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FlashPress - Infocatho
1 au 3 janvier 2005 (semaine 01)
 

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2005-01-03 -
CRAINDRE LES "REQUINS DE LA TERRE".

Le P. Jimmy Dabhi, un religieux sociologue, met en garde contre le danger "des requins de terre", qui pourraient s'en prendre sans scrupules aux survivants du raz-de-marée qui a dévasté les côtes asiatiques.

Le sociologue, qui est directeur de "l'India Social Institute" (ISI), une structure de recherche sociale à New Delhi, estime qu'il ne sert à rien d'envoyer des médecins en Inde, qui seraient coupés des réalités culturelles locales. Dans ce contexte, assure-t-il, mieux vaut appuyer l'aide des services sanitaires du pays.

“Il faut redonner au plus vite aux populations touchées les moyens de gagner de nouveau de quoi vivre et protéger les orphelins, les veuves et les personnes âgées, sinon ils risquent de devenir la proie des "landsharks" ou "requins de terre". Des milliers de pêcheurs portés disparus en mer avaient une famille qui dépendait d'eux pour survivre.ajoute-t-il.

Pour les orphelins, des écoles et des collèges religieux sont déjà en train de se mobiliser et au fil des ans de nombreuses organisations non gouvernementales laïques se sont développées dans ce secteur. Mais pour les femmes et les personnes âgées il y a moins d'instruments à leur disposition : “Les jeunes veuves, qui dans la société indienne perdent toute protection, risquent de finir dans le milieu de la prostitution".

Les populations les plus touchées sont celles des villages de pêcheurs qui ont perdu non seulement leur logement mais aussi, chose encore plus importante, leurs barques et leurs filets grâce auxquels ils se procuraient de quoi vivre "Il existe aussi toute une série de métiers liés à la pêche qui emploient des milliers de personnes, désormais sans travail elles aussi".

Ces pêcheurs représentent une catégorie sociale parmi les plus pauvres du système des castes hindoues, même s'ils ne sont pas des "Dalit" (hors castes), qui ne vivent pas sur les côtes, ils sont en majorité des travailleurs saisonniers originaires des régions centrales. "Comme la population se refuse de toucher les corps en décomposition", raconte le sociologue en se référant à la peur d'être contaminé par des impuretés, peur très liée à la culture indienne, "des Dalits  ont donc été appelés des régions voisines pour ramasser les morts et les ensevelir. Pour faire ce travail, ils gagnent 70 roupies par jour (un peu plus d'un euro)”.

Le directeur de "l’India Social Institute" ajoute : "Il y a besoin d'aides en technologie pour construire un système d'alerte adéquat, apprendre à prévenir les dommages en cas de calamité naturelle ou améliorer les actions de la protection civile.

Enfin évoquant le tourisme dans ces région : "Un tourisme, né et alimenté de façon non rationnelle, a contribué à augmenter le nombre des victimes”. Les complexes touristiques ont été construits trop près des plages, pour attirer les touristes; les forêts de mangroves, qui normalement bloquent les flots, ont toutes été abattues pour faire de la place aux structures et nombre de personnes vivent près des plages, attirées par de nouvelles possibilités d'emplois liées au tourisme, certaines pas toujours positives ni morales. (source et informations : Agence Misna)

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