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1 au 3 janvier 2005 (semaine 01)
 

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2005-01-03 -
POLÉMIQUE AUTOUR DES ENFANTS JUIFS BAPTISÉS.

Un document inédit, et discutable quant à son origine, tendrait à prouver que Rome avait donné dès 1946 des instructions pour que des enfants  juifs, baptisés pour leur sécurité, ne soient pas rendus à leur milieu d’origine après la guerre.

 Pendant l’occupation allemande, des enfants juifs  avaient  été  cachés  par  des  institutions  ou  des  familles  catholiques.  La  guerre  terminée,  vint  le  temps  de  les  restituer à leurs familles, ou aux  institutions  juives  chargées  des  orphelins.  Sauf  que  certains  avaient été baptisés, pour les protéger, et que la question se posa de  leur retour à leur milieu d’origine.  L’Église en avait certes sauvé plus  d’un, mais sa logique la poussait  alors à garantir aux baptisés une  éducation catholique.

Un document publié par l’historien italien Alberto Melloni dans le quotidien italien  « Corriere  della  Sera »  se voudrait être une instruction du Saint-Office qui déclare, en date du 23 octobre  1946, que les enfants juifs ayant reçu  le baptême ne devaient pas être  confiés à des "institutions qui ne  seraient pas à même d’assurer leur  éducation  chrétienne".  Et,  si  les  parents les réclamaient, "pourvu  que  les  enfants  n’aient  pas  reçu  le baptême, ils pourront leur être  rendus".

En fait selon l’enquête du quotidien catholique français "La Croix", ce document n’est pas issu du Saint-Office,  mais de la nonciature elle-même,  dont  il  porte  l’en-tête.  Ce  texte  déclare d’ailleurs "résumer" une  "décision" du Saint-Office. Quel  est  donc  le  statut  de  ce  texte ?  "Il  doit  s’agir  d’un  document  de  la  nonciature,  transmis  au  secrétariat  de  l’épiscopat  et  répercuté  ensuite  aux  évêques",  estime  Étienne  Fouilloux,  spécialiste d’histoire religieuse contemporaine.

"Il s’agit  d’une note interne à la nonciature  susceptible d’intéresser le cardinal  Gerlier", archevêque de Lyon, juge  de son côté l’historienne qui a découvert ce texte au Centre des archives de l’Église de France à Issyles-Moulineaux, qui précise que ce document est incomplet. "Il y a une autre page",  précise-t-elle à La Croix.

"Ce texte est probablement une  réponse à une question posée dès  après  la  guerre",  commente  le  P. Jean  Dujardin,  ancien  secrétaire  du  Comité  épiscopal  pour  les  relations  avec  le  judaïsme. Le P. Roger  Braun,  pionnier  du  dialogue  judéo-chrétien,  concernant le sort des enfants juifs  baptisés, fait remarquer également que ce document de 1946, période où Mgr Rocalli était nonce à Paris, contredit  l’attitude  du futur « bon Pape Jean » qui, en  1943, alors délégué apostolique en  Turquie, sauva des juifs de Hongrie en leur signant des sauf-conduits pour qu’ils échappent aux  Allemands.  Devenu  Pape,  c’est  aussi lui qui mettra fin à " l’enseignement du mépris" de l’Église  catholique  vis-à-vis  des  juifs. (source et information : La Croix)

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