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2005-01-06 - France
L'ÉGLISE EN CORSE CHERCHE LA TRANSPARENCE.
Suite à une requête de Mgr Jean-Luc Brunin, le nouvel évêque d'Ajaccio, la brigade financière de la police judiciaire de Corse a été saisie d'une enquête préliminaire ouverte par le procureur d'Ajaccio sur les finances de l'Association diocésaine de Corse.
Il y a six mois, Mgr Jean-Luc Brunin avait fait procéder à un audit des comptes du diocèse à sa prise de fonctions en juillet dernier "comme il est conseillé à chaque évêque prenant possession canonique d'un diocèse de le faire", a-t-il précisé dans un communiqué. L'audit portant sur la période 1999-2004 ayant révélé "quelques irrégularités", Mgr Brunin a saisi la justice en se déclarant "déterminé à faire toute la clarté sur la gestion des biens de l'Association diocésaine" qui gère les avoirs de l'Eglise en Corse. Car cet audit loin de s’avérer être une simple formalité faisait apparaître des opérations douteuses.
Mgr Brunin, dans un premier temps, en a informé les prêtres et diacres de l’île. Tenu, par l’article 40 du code de procédure pénale, de signaler, à l’instar des fonctionnaires, tout délit dont il aurait connaissance, il vient de remettre le dossier entre les mains du procureur de la République d’Ajaccio. "C’est lui qui décidera des suites à donner à cette affaire", soulignait le mardi 4 janvier, Mgr Brunin, peu avant que le parquet n’annonce l’ouverture d’une enquête préliminaire.
"S'il y a eu détournement", l'évêque s'engage "à tout faire pour récupérer l'argent qui émane de la générosité des chrétiens". Il en appelle également à la confiance renouvelée des catholiques de Corse. "Notre Eglise diocésaine, poursuit-il, ne pourra vivre et assumer sa mission qu'avec leur générosité".
La situation n’est pas catastrophique. Nous ne sommes pas au bord du dépôt de bilan, insiste-t-il. Mais, au-delà des indélicatesses que les investigations en cours devraient confirmer, l’audit a fait apparaître des pratiques avec lesquelles l’évêque d’Ajaccio entend rompre. À commencer par une fâcheuse propension du diocèse à se défaire de ses propriétés pour équilibrer ses frais de fonctionnement.
Mgr Brunin a donc décidé de geler les ventes programmées par l’association diocésaine, dont celle du couvent de L’Île-Rousse, en Balagne. "L’ensemble de ce patrimoine a été acquis avec les dons des chrétiens et il faut que nous réfléchissions avec eux, sur le terrain, à ce que nous voulons en faire", explique-t-il.
"Notre gestion immobilière doit être prospective", martèle-t-il, rappelant l’objectif prioritaire du conseil épiscopal : "Doter chaque ensemble interparoissial d’un centre pastoral." Ces centres, qui nécessitent d’importants investissements, sont essentiellement destinés à accueillir des réunions de paroissiens et des cours de catéchisme. L’un d’eux a ouvert ses portes récemment à Folelli, sur la côte orientale de l’île. Deux autres centres, Saint-Vincent, à Porto-Vecchio, et Sainte-Dévote, à Borgo, près de Bastia, seront modernisés prochainement.
L’audit portait sur la période de 1995 à 2004, et les enquêteurs s’intéressent plus particulièrement à des échelons intermédiaires dans leurs investigations qui ne visent pas l’ancien évêque. (source et information : diocèse d’Ajaccio)
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