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10 au 12 janvier 2005 (semaine 02)
 

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2005-01-12 - Bénin
LA FÊTE DES RELIGIONS TRADITIONNELLES.

Le lundi 10 janvier, le Bénin a célébré la fête nationale des religions traditionnelles, en particulier le « vodoun », la religion qui s’appelle le vaudou dans les Antilles.

Dépositaire des cultes traditionnels, le Vodoun est considéré comme l'un des vestiges les plus représentatifs du patrimoine culturel africain. C’est un ensemble de pratiques magiques condamnées du reste par les "autres" religions "qui feignent d'oublier que l'orthodoxie absolue est chose rare et que la magie est consubstantielle à l'homme", dit l'un de ses protagonistes, Victor Gnangnon. "Le vodoun n'est pas de la sorcellerie, il est la mère de toutes les religions."

Profondément enraciné dans les traditions culturelles africaines, il a des origines qui remontent à plusieurs milliers d'années. Sans autre précision, des découvertes archéologiques sur le littoral ouest-africain laissent penser que les cultes Vodoun y étaient pratiqués depuis plus de 4000 ans.

Le Vodoun, qui n'est pas fondé sur une conception dualiste du monde, c'est à dire la vie et la mort ou le ciel et la terre, vient du mot "Vodoun", qui signifie en langue Fon : "Ce qu'on ne peut élucider, la puissance efficace". Il peut également se traduire par Dieu ou Esprit. Cette religion animiste, dont les adeptes, estimés aujourd'hui à plusieurs dizaines de millions, lie la nature et ses phénomènes à des divinités et des esprits avec lesquels, il est possible d'entrer en contact, grâce au phénomène de transe. Les adeptes du Vodoun admettent que ce dernier, à l'origine connaît un créateur unique. Lequel s'est manifesté dans les entités Mawu et Lissa, incarnations des principes masculin et féminin

Aux yeux des profanes, les rites et cérémonies vaudou peuvent passer pour de la pure superstition, de la magie noire, voire de la sorcellerie. Mais pour le vaudoussi (adepte du Vaudou), ces rituels constituent un moment important de la vie où les dieux et les esprits des ancêtres exercent une influence positive directe sur la vie des êtres humains. Si, pour le chrétien, il y a une espérance après la mort, selon qu'on ait été bon ou mauvais serviteur de Dieu, chez les adeptes du Vaudou, c'est le contraire. La relation s'établit au cours des rituels et des cérémonies qui constituent le coeur spirituel de la religion Vaudou.

Les populations béninoises accordent une importance à la spiritualité et à la pratique religieuse. Quelle soit monothéiste ou polythéiste, traditionnelle ou moderne, la pratique religieuse fait partie des quotidiens de tout Béninois. Reconnu comme le berceau incontestable du culte vodoun, le Bénin est malgré tout un pays laïc et comme pour marquer cette laïcité, chaque religion fête ce en quoi elle a foi. Ainsi, les religions traditionnellement polythéistes ont connu une nouvelle visibilité depuis les retrouvailles inédites entre l'Afrique et sa diaspora : Ouidah 92, qui ont été considérées comme un retour à la source.

Le 10 janvier de chaque année est décrété férié par le gouvernement pour rendre hommage aux divinités vodoun. Cette fête qui se déroule habituellement dans toutes les villes béninoises est marquée par plusieurs démonstrations spectaculaires, des danses et chants épatées.

Pour certains, cette fête est très importante car, malgré tout, la religion traditionnelle est l'identité première de tout Africain en général et de tout Béninois en particulier « notre pays est le berceau de Vodoun. C'est ici que le Vodoun a quitté pour les caraïbes (Antilles, Brésil, Haiti) par le biais de la traite négrière. Donc c'est une pratique ancienne qui faisait la force de nos ancêtres avant l'introduction des religions modernes par la colonisation. Il faut donc la sauvegarder pour ne pas être considérés comme des déracinés, dit encore Victor Gnangnon. (source : Allafrica)

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