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FlashPress - Infocatho
10 au 12 janvier 2005 (semaine 02)
 

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2005-01-12 - RD Congo
LES "CASSEURS" D'ÉGLISES A KINSHASA.

"Tout a été saccagé: la sacristie est sans dessus dessous, les bureaux du curé, de l'assistant du secrétaire ont été mis à sac…ils étaient des dizaines, peut-être des centaines, des jeunes et des adultes, munis de haches, de barres de fer, de tout ce qu'ils pouvaient trouver pour casser".

Ce matin là, vers 10h 00, le Père Arthur Monsengwo, curé de la paroisse de Saint Boniface de Kinshasa les a vu envahir son église, qui se trouve dans la zone est de la capitale, sur la route de Mokali. C’était une foule foule enragée, alors que des protestations – soldées par des morts (6 selon certaines sources) et des blessés - embrasaient plusieurs autres quartiers de la ville, paralysant les activités et des axes routiers.

"Je venais de terminer la messe et nous étions en train d'enlever les décorations de Noël, quand il y a eu une coupure de courant. Un électricien est arrivé et au moment où nous étions en train de réparer, les "casseurs" sont entrés. Ils ont volé le vin, les hosties, la nappe de l'autel et d'autres objets, ils ont pris les ventilateurs et cassé les prises de courant", a poursuivi le prêtre congolais.

"Des policiers de la force d'intervention rapide sont ensuite arrivés et les pilleurs ont pris la fuite. Quelques-uns d'entre eux ont été arrêtés. Un bataillon de policiers est resté sur place pour protéger la paroisse, où s'est rendu le vicaire épiscopal, Mgr Dominique Bulamatari, pour faire un état des lieux.

Plusieurs quartiers de Kinshasa ont été ce même matin le théâtre de la colère de milliers de Congolais, parmi lesquels des sympathisants de partis de l'opposition politique – comme le Parti lumumbiste unifié (PALU) d'Antoine Gizenga, l'Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) d'Étienne Tshisekedi - qui ont réagi aux déclarations de l'abbé Apollinaire Malu Malu, président de la Commission électorale nationale congolaise.

Ce dernier avait dit la semaine dernière que les élections générales prévues en juin prochain risquaient de ne pas pouvoir se tenir à cette date et devraient certainement être retardées de quelques mois, au plus tard jusqu'en novembre. Ces propos ont surchauffé les esprits de Congolais qui attendent avec impatience l'aboutissement du processus de transition et ne supporteraient pas un retard du scrutin.

L'abbé Malu Malu étant un prêtre catholique, les protestataires ont fait un amalgame et défoulé leur rage sur l'église de Saint Boniface. (source et information : Agence Misna)

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