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FlashPress - Infocatho
07 au 09 janvier 2005 (semaine 02)
 

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2005-01-09 - Indonésie
LES CONFLITS PAR-DELÀ LES DÉSASTRES.

Si les missionnaires chrétiens s’accordent pour dire que le dialogue interreligieux, surtout avec l'Islam majoritaire en Indonésie, est fondamental pour la reconstruction dans le sud-est asiatique, ils restent conscients des difficultés pouvant occasionnellement se manifester entre des communautés si différentes et nombreuses.

Pour eux, le monde entier se porterait mieux et les souffrances des victimes du tsunami seraient plus facilement pansées, si tous les moyens d'information, au lieu de focaliser sur d’inévitables annotations, reconnaissaient et s'engageaient en chœur à valoriser les possibilités de dialogue interreligieux, perspective en faveur de laquelle œuvrent déjà "les nombreux missionnaires qui se trouvent sur le front de la tragédie".

"Certes la guérilla est toujours présente à Aceh, mais a diminué ces jours-ci, en raison de la grave urgence qui s'est vérifiée dans la zone. Par mesure de sécurité, dit Mgr Anicet Sinaga, évêque auxiliaire de Médan, la principale ville de Sumatra, nous avons demandé aux militaires de protéger les personnes envoyées à Banda Aceh et dans une autre localité de la province pour venir en aide aux victimes”.

Le prélat a toutefois ajouté qu'il n'y avait pas eu, pour le moment, de nouvelles d'éventuels affrontements entre les forces gouvernementales et la guérilla. Dans un tel contexte, la communauté musulmane semble accepter pour le moment les aides des seules organisations musulmanes, refusant une partie des aides des organismes catholiques qui sont pourtant destinées à leurs membres.

De retour de la province d'Aceh, le nonce apostolique, Mgr Albert Malcom Ranjith Patabendige, a déclaré à Radio Vatican: "Il y a beaucoup d'islamiques, d'organisations gouvernementales et non gouvernementales qui essaient de faire ce qu'elles peuvent et l'Église catholique essaie de s'intégrer à ces groupes et de faire tout ce qui est possible par le biais des aides reçues, des organisations comme la « Caritas » et des diocèses.

Même le Saint Siège a envoyé des aides avec "Cor Unum" et "Propaganda Fide". A Phuket, en Thaïlande a eu lieu une cérémonie à la mémoire des victimes du raz-de-marée, à laquelle ont participé, à la lueur de plus de 10.000 bougies et unis dans la prière commune, des catholiques, des musulmans, des bouddhistes, des étrangers et des Thaï”.

L’Indonésie est formée de plus de 17.000 îles et officiellement 90% des habitants sont de confession musulmane. Les chrétiens représentent 13% de la population, les catholiques sont 6 millions. La composition de la nation, multiconfessionnelle, multiculturelle et avec une infinité de langues locales, court le risque d'une désagrégation et de l'apparition de conflits, comme cela a déjà été le cas à Timor Est – aujourd'hui nation indépendante – dans l'archipel des Moluques, dans la province d'Aceh à Sumatra, à Kalimantan dans l'île de Bornéo,en Irian Jaya ou Papouasie sur l'île de la Nouvelle Guinée.

Comme partout dans le monde, les habitants des Moluques ont été choqués par le désastre à Aceh et dans le nord de Sumatra, mais les conflits entre musulmans et chrétiens, qui avaient vécu ensemble jusque là dans des zones mixtes, ont porté les habitants à se diviser en zones chrétiennes et en zones musulmanes, et cette division perdure malgré les tentatives du gouverneur des Moluques, Karel Albert Ralahalu, de favoriser la reconstitution d'aires hétérogènes, faisant également construire des mosquées dans des zones à majorité chrétienne et des églises dans celles dominées par les musulmans.

Ce qui n’empêche pas de constater concrètement l’ébauche d’une certaine collaboration entre tous sur le front des aides en faveur des victimes du tsunami du 26 décembre dernier. (source et information : Agence Misna)

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