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FlashPress - Infocatho
10 au 12 janvier 2005 (semaine 02)
 

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2005-01-12 -
LA MER, SON POUVOIR DE VIE OU DE MORT.

Suite aux événements tragiques qui se sont déroulés en Asie, le président du Comité épiscopal français de la Mission de la mer a proposé une réflexion sur la mer, la citoyenneté mondiale et l'homme, un élément de cet univers mais qui reçoit de Dieu la grandeur de la vie divine.

"On avait oublié, dit Mgr Pierre Molères, évêque de Bayonne, que la mer vivait de sa propre vie. Beaucoup vivaient sans elle, loin d’elle, comme si son existence ne les regardait pas, comme si elle n’existait pas. Beaucoup d’autres la réduisaient à ses rives et ses plages, à ses ensoleillements et sports de glisse, ses bateaux de croisière et ses décors de paradis. Ils renouaient à leur façon avec le mythe grec des sirènes enjôleuses, mi-femmes mi-poissons ; avec surtout le vieux mythe du paradis aux îles enchanteresses.

..."Mais la mer est une des matrices de l’univers ; laboratoire de vie et d’énergie ; immensité abyssale qui relie autant qu’elle sépare ; ses gouffres foisonnent de monstres inquiétants et de fascinantes richesses. Certains, à force de la fréquenter, de l’étudier, d’en profiter croyaient l’avoir dominée, possédée. Ils avaient presque oublié sa force irrépressible. Rares ceux qui connaissaient les lois qui la régissaient, ou la démontaient.

..."Beaucoup ignoraient que les accidents de travail les plus nombreux survenaient dans les professions maritimes ; et qu’encore aujourd’hui, la mer, lieu d’aventures est grand lieu de naufrages et de découvertes. On ne peut oublier la mer, sa réalité fantastique, ses immenses pouvoirs de vie et de mort. On ne peut oublier les réalités maritimes qui font partie de notre univers au même titre que celles des airs et celles de la terre.

... "On ne peut oublier les personnes et les groupes qui vivent de la mer, les métiers qu’elle crée, les gens qui en dépendent, en souffrent ou en bénéficient. On ne peut oublier l’attrait qu’elle exerce, les trésors qu’elle livre aux navigateurs, aux pêcheurs, aux savants, aux sportifs, aux malades ; la culture qu’elle engendre, les valeurs de rencontre, de respect, de solidarité qu’elle suscite, les vocations qu’elle fait naître, le pressentiment de Dieu qu’elle éveille.

..."En fait la mer nous est confiée : don de Dieu autant que chantier d’action, elle nous est offerte avec ses forces et ses faiblesses, à nous qu’elle peut noyer, à nous qui pouvons la polluer et même la tuer.

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"Cette mer nourricière et gloutonne d’humains nous est donnée par le Créateur qui en fit, selon la Bible un espace de purification et de libération humaine, un lieu pascal de combat et de salut, d’affrontement et de révélation divine, de passage et de lien. Ce qui est arrivé à Noé, Moïse, Jésus et Paul fait désormais partie de l’épopée humaine et de l’histoire du salut.

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"Aujourd’hui même, il est bon de constater que les vagues meurtrières des tsunamis indiens font place à d’autres vagues qui s’élèvent de toute part : celles du secours fraternel d’une humanité solidaire qui part vaillamment à l’aide de ceux qui ont tout perdu, particulièrement les modestes pêcheurs des côtes asiatiques, mais aussi de tous les errants traqués qui, dans les boat people, les camps ou les routes d’exil du monde, survivent sans espoir. Un tournant a été pris semble-t-il : après ce drame, on a signalé l’avènement de la solidarité internationale". (source : conférence des évêques de France)

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