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10 au 12 janvier 2005 (semaine 02)
 

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2005-01-12 -
LES QUATRE DÉFIS DE JEAN PAUL II.

"Sois vainqueur du mal par le bien. Je veux adresser ce message par votre intermédiaire aux peuples que vous représentez et à vos gouvernements, il peut aider chacun à répondre aux grands défis de l'humanité d'aujourd'hui : la paix, la vie, le pain et la liberté ", a expliqué Jean Paul II aux 174 ambassadeurs accrédités auprès du Saint-Siège.

Le pape a réalisé un véritable tour d'horizon des problèmes de la planète, lundi 10 janvier, lors du traditionnel échange de vœux avec le Corps diplomatique.

Au lendemain de l'élection du président de l'Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, il a d'abord noté qu'"au Moyen-orient semble s'ouvrir une issue politique vers le dialogue et la négociation" et que "la cruelle confrontation des armes paraît s'apaiser". Revenant sur l'année qui vient de s'écouler, le pape a rappelé, en premier lieu, "la terrible catastrophe naturelle" qui a frappé divers pays du sud-est asiatique et les côtes de l'Afrique orientale le 26 décembre dernier.

Au rang des catastrophes naturelles, il n'a pas oublié les cyclones de l'Océan indien ou de la mer des Antilles et l'invasion de criquets dans l'ouest de l'Afrique du Nord. Jean Paul II a aussi évoqué certains "actes barbares de terrorisme" en Irak, à Madrid, à Beslan en Ossétie du Nord, ou encore "les violences inhumaines infligées à la population du Darfour, les atrocités perpétrées dans la région des Grands lacs en Afrique".

Résolument positif, Jean Paul II a ensuite énuméré les grands défis de l'humanité, appliquant aux relations internationales l'appel de l'apôtre Paul dans sa 'lettre aux Romains' : "Ne te laisse pas vaincre par le mal, mais sois vainqueur du mal par le bien".

Il a défendu ses positions contre l'avortement, la procréation médicalement assistée, l'utilisation des cellules souches embryonnaires humaines à des fins scientifiques et le clonage au nom du défi de la vie. "Soutenue par la raison et par la science, la position de l'Eglise est claire: l'embryon humain est un sujet identique à l'enfant qui va naître et à celui qui est né, issus de cet embryon. C'est pourquoi rien de ce qui en viole l'intégrité et la dignité ne peut être admissible sur le plan éthique", a-t-il affirmé.

Dans une allusion évidente à l'Europe, le pape a précisé que, "dans certains pays, la famille est menacée par une législation qui porte atteinte à sa structure naturelle, qui ne peut être qu'une union entre un homme et une femme, fondée sur le mariage". "On ne peut admettre que la famille soit menacée par des lois dictées par une vision de l'homme restrictive et contre nature", a-t-il ajouté.

Rappelant que les données publiées sur la faim dans le monde sont dramatiques, soulignant le travail des grandes organisations internationales et des ONG, il a aussi mis l'accent sur "le défi du pain" et demandé "une forte mobilisation morale de l'opinion publique". Et plus encore, a-t-il poursuivi, "des responsables politiques, surtout dans les pays qui ont atteint un niveau de vie satisfaisant et prospère".

Jean Paul II a ensuite longuement évoqué "le défi de la paix" et énuméré les signes encourageants dans le monde, en Afrique, au Moyen-Orient ou en Europe. Dans ce continent, a aussi souligné le souverain pontife, "des nations qui furent de farouches adversaires, s'opposant dans des guerres meurtrières, se retrouvent aujourd'hui réunies dans l'Union
Européenne."

Sur la question de l'élargissement, il a noté que l'Europe
est prête à accueillir d'autres Etats, à condition qu'ils soient "prêts à accepter les exigences que leur adhésion comporte."

Le dernier défi mentionné par le pape a été celui de la liberté, particulièrement la liberté religieuse. Dans de nombreux Etats, ce droit n'est pas suffisamment reconnu ou ne l'est pas de manière appropriée. Ainsi, "on ne doit pas craindre, a-t-il précisé, que la juste liberté religieuse limite les autres libertés ou nuise aux relations au sein de la société."

Evoquant ensuite clairement la question de la laïcité, il
a affirmé qu'il n'est pas à craindre que "la liberté religieuse, reconnue à l'Eglise catholique, empiète sur le champ de la liberté politique et des compétences spécifiques de l'Etat." ..."L Eglise sait bien distinguer ce qui est à César et ce qui est à Dieu" et coopère ainsi activement au bien de la société. (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

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