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10 au 12 janvier 2005 (semaine 02)
 

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2005-01-12 - France
LES PROTESTANTS REFUSENT D'ÊTRE LES PARENTS PAUVRES.

A la suite d’une lettre particulièrement véhémente au Premier ministre français Jean-Pierre Raffarin, la Fédération protestante de France a été reçue par le premier ministre qui a donné l’assurance que le protestantisme serait désormais mieux considéré par les pouvoirs publics.

En effet, le pasteur Jean-Arnold de Clermont, président de la FPF a été reçu, le mardi 11 janvier par le Premier ministre, pour la première fois depuis 2002, alors qu'il n’avait  jamais rencontré personnellement le responsable de la Fédération protestante. 

Les responsables de la Fédération s’agacent du peu de considération dans laquelle les protestants sont aujourd’hui tenus. Ils se  considèrent comme les "victimes  collatérales" du raidissement des services de l’État à l’encontre des religions. Ils dénoncent les "tracasseries administratives" et les "discriminations" qui visent les associations protestantes, y compris par rapport aux musulmans.

Le pasteur Jean-Arnold de Clermont a déploré le "zèle laïcard", des fonctionnaires municipaux, qui font des "difficultés" à des associations qui ont 40 ans, 50 ans d'existence pour l'installation de lieux de culte ou l'octroi de certificats fiscaux relatifs à des dons et legs. Le protestantisme  se dit victime de la méconnaissance du milieu protestant par l’administration,qui assimile souvent certaines de ses branches à des mouvements  sectaires.

Le pasteur de Clermont a apporté à Jean-Pierre Raffarin un dossier comprenant des exemples concrets. Ainsi à Noisy-le Grand, le refus de l'octroi de certificats fiscaux relatifs à des dons et legs à l’Eglise évangélique luthérienne de France, implantée depuis des décennies dans la ville. Ailleurs des associations cultuelles se voient opposer des règlements d'urbanisme. Des municipalités s'opposent à l'implantation de lieux de culte protestants au motif qu'il n'y aurait pas assez de places de parkings pour accueillir les fidèles.

Le président de la FPF a aussi déploré que des caisses d'allocations familiales avaient refusé les bons vacances à des associations qui organisent des camps de jeunes avec des moments bibliques ou cultuels, alors mêmes qu’elles sont agréées par le ministère Jeunesse et Sport.

Dernières tracasseries en date, des compagnies d'assurances résilient leurs contrats avec des associations cultuelles ou en lien avec le protestantisme sous prétexte qu'elles ne veulent pas assurer le risque religieux.

Les  protestants demandent aussi depuis quelques années un toilettage de la loi de 1905, pour assouplir les conditions de fonctionnement des associations cultuelles. Sur ce point, Jean-Arnold de Clermont sait maintenant que le gouvernement ne bougera pas, par crainte de revoir un équilibre fragile. Cependant, il a obtenu du Premier ministre l’assurance que "le protestantisme ne devait pas être le parent pauvre des relations Églises-État".

"Le premier ministre a écouté avec attention et veillera à donner aux ministres compétents des instructions nécessaires", a-t-on  précisé dans  l’entourage de Jean-Pierre Raffarin.

La Fédération protestante de France espère enfin la mise en place d’une rencontre interministérielle annuelle, qui permettrait d’aborder non seulement les questions administratives mais aussi des sujets de société. (source et information : Fédération protestante de France)

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