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13 au 15 janvier 2005 (semaine 02)
 

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2005-01-15 - France
UNE ANALYSE DU PROTESTANTISME FRANCAIS.

Les résultats d’un sondage IFOP pour “Réforme montrent que le protestantisme n’est pas mort, mais qu’il se transforme, se déplace, se colore, avec l’arrivée de nouvelles Eglises évangéliques. Même si par ailleurs il a tendance à se fondre de plus en plus dans la population française.”

Un protestantisme b
analisé mais recomposé, titre à cette occasion le journal « Réforme », et même il faut ajouter, en profonde mutation Ce constat peut paraître étonnant si l’on en juge par la baisse numérique des protestants constatée, particulièrement dans certaines régions, par quelques Eglises historiques, en particulier Réformée et Luthérienne, baisse en personnes recensées, en cotisants et en participants.

S’il y a malgré tout stabilité, c’est que l’on assiste à une profonde recomposition du protestantisme français dont il serait temps de mesurer les caractéristiques et l’ampleur, une recomposition essentiellement marquée par la croissance du protestantisme évangélique, en particulier dans ses composantes pentecôtistes, et par l’affirmation de diverses Eglises ethniques, notamment africaines et antillaises.

Aujourd’hui, plus du tiers des protestants en France appartiennent à la mouvance évangélique, c’est-à-dire à ce protestantisme qui, de façon assez variée selon les Eglises et assemblées, insiste sur la conversion personnelle, le militantisme religieux et social des fidèles, leur orthodoxie et orthopraxie. Les données IFOP ne permettent pas d’analyser cette recomposition, elles en manifestent plutôt la présence en rendant d’autant plus nécessaires des études ultérieures.

La minorité protestante française est plus nombreuse que les estimations courantes données par les Eglises : 2,2 % de la population française âgée de 18 ans et plus, ce qui représente quelque 1 300 000 personnes sur l’ensemble de la population (la Fédération protestante de France [FPF] en comptabilise pour sa part 1 100 000 se décomposant en 900 000 FPF et 200 000 hors FPF).

Cette estimation a été obtenue à partir d’une question très claire : "Êtes-vous catholique, protestant, musulman, juif, d’une autre religion ou sans religion ? ", une question plus directe que celles posées dans les sondages précédents. Alors que la proportion de Français se déclarant catholique" est plutôt à la baisse (64,3 % des Français en 2004, selon un sondage CSA- La Croix contre 81 % en 1986 et 69 % en 2001), la proportion de protestants reste stable : autour de 2 %.

Le sondage d'autre part permet d’approfondir un certain nombre de constatations.

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Premier indice : la géographie. Certes, le fait que les protestants français ne sont pas répartis de façon homogène sur le territoire métropolitain n’est pas nouveau, mais certains déplacements sont significatifs. On constate sans surprise une forte sur-représentation de la population protestante dans l’Est (+ 19,8 % par rapport au poids de ces régions dans la population française) et une forte sous-représentation dans l’Ouest (- 10,7 %).

- Deuxième indice : la structure d’âge. Par rapport à la structure d’âge de la population française, les protestants français comptent un peu moins de personnes de 18-34 ans (- 4 %) et un peu plus de personnes au-delà de 50 ans et plus (+ 3 %), mais ces écarts sont moins importants que ceux observés dans la population catholique (- 8 % pour les 18-34 ans et + 8 % pour les 50 ans et plus).

Les protestants du Grand Sud, sont caractérisés par une forte proportion de personnes de 50 ans et plus (54 %, dont 29 % de 65 ans et plus) et une faible proportion de moins de 35 ans (17 %, dont 4 % de 18-24 ans) et les protestants des Grandes Agglomérations qui comptent 42 % de plus de 50 ans (dont 18 % de 65 ans et plus) et 33 % de moins de 35 ans (dont 10 % de 18-24 ans). Le protestantisme du Grand Est ayant, du point de vue de l’âge, une position intermédiaire entre ces deux extrêmes que constituent le Grand Sud et les Grandes Agglomérations .

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Le profil socioprofessionnel des protestants, traditionnellement caractérisé par une sur-représentation des cadres et une sous-représentation des ouvriers et des employés (ce que constataient aussi bien le sondage IFOP de 1980 que le sondage CSA de 1995), tend à se rapprocher de celui de la population française en général et de la population catholique en particulier, même si de faibles écarts subsistent (+ 4 % pour les cadres et - 3 % pour les employés et ouvriers par rapport aux taux observés dans la population française). Ce profil socioprofessionnel est assez diversifié selon les régions.

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Quant aux affinités politiques des protestants français, les données IFOP confirment là aussi les données des précédents sondages : à la fois une réelle diversification des proximités politiques des protestants qui sympathisent aussi bien pour des courants de gauche que pour des courants de droite et, en même temps, une préférence plus marquée pour la gauche (42,5 % contre 30 % pour la droite).

Dans ce domaine, l’on constate également de fortes différenciations régionales avec les protestants du Grand Est qui se distinguent par leur proximité pour les Verts (20 %) et l’extrême droite (17 %), un protestantisme du Grand Sud plus marqué à droite qu’à gauche (35 % pour la droite et 23 % pour la gauche) et qui se distingue par un taux relativement élevé pour l’extrême gauche (9 %) et un faible taux pour l’extrême droite (7 %), les protestants des Grandes Agglomérations qui se distinguent par leur forte proximité pour la gauche (35 %) et leur faible proximité pour l’extrême droite (6 %).

Le commentateur du journal « Réforme » conclut : Il est urgent qu’une grande enquête sur les protestants en France permette d’affiner et d’approfondir les différents aspects de cette recomposition du protestantisme que ces précieuses données de l’IFOP permettent déjà de pointer. (source et information : Réforme)

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