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16, 17 et 18 janvier 2005 (semaine 03)
 

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2005-01-18 -
LES RELIGIONS TRADITIONNELLES ET LA PAIX.

Un congrès s’est tenu au Vatican, du mercredi 12 janvier, au samedi 15 sous l’égide du Conseil pontifical pour le Dialogue interreligieux sur le thème : "Les ressources pour la paix dans les religions traditionnelles", c'est-à-dire animistes ou ethniques.

Il s’agissait d’étudier la contribution que peuvent apporter à la paix les adeptes des cultes tribaux répandus sur tous les continents, mais surtout en Afrique, où l’on estime qu’ils sont au nombre de 60 millions, parfois appelés de façon inexacte  "animistes".

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Lorsque nous parlons des religions traditionnelles, explique Mgr Fitzgerald, du Conseil Pontifical, nous pensons aux religions ethniques ou tribales, c’est-à-dire à celles qui se sont développées dans un groupe ethnique spécifique, et donc, qui se distinguent des religions mondiales qui dépassent les frontières nationales. Nous pensons souvent surtout à l’Afrique, lorsque nous parlons de religions traditionnelles.

"Mais il ne s’agit pas seulement de l’Afrique : il y a toute la spiritualité des Indios d’Amérique latine ! Il y a aussi la religion africaine qui est passée par l’Amérique latine ; puis en Asie. En Inde, ces religions s’appellent « tribales » et elles ont une spiritualité particulière, alors qu’aux Philippines, les adeptes des religions traditionnelles vivent dans les collines ou les montagnes. D’autre part, nous évitons le mot « animistes » parce que cette idée d’animisme revient un peu à considérer le vent, l’eau, les animaux, comme habités par des esprits qui réclament un culte : en réalité ce n’est pas de cela qu’il s’agit.

"Normalement, dans ces religions, on trouve la croyance en un Dieu Créateur, en un Dieu suprême, mais il y a aussi d’autres entités médiatrices entre Dieu et l’humanité : il y a les ancêtres et d’autres esprits mais il ne s’agit pas d’un culte dans lequel on vénèrerait une forêt, un arbre, etc., la divinité n’est pas là. La divinité est ailleurs !"

Mgr Fitzgerald ne cache pas que «"le dialogue de l’Église catholique avec ces religions est difficile" parce que, explique-t-il, ces religions ne sont pas organisées dans une hiérarchie : souvent, le chef est le chef de famille, qui offre des prières et des sacrifices… Il y a des secrets qu’ils conservent et dont ils ne veulent pas parler… Donc, le dialogue direct avec les personnes des religions traditionnelles est un peu difficile.

"Mais de nombreuses personnes sont devenues chrétiennes en partant du « background »  de cette religion traditionnelle et c’est là notre dialogue. Un dialogue avec les valeurs de ces religions : l’Esprit saint suscite le bien partout et nous pouvons voir dans ces religions traditionnelles des choses bonnes qui peuvent aider aussi notre société.

Ce congrès a été très positif dans l’étude qu’il entendait mener :  voir quelles sont les valeurs de ces religions pour la société d’aujourd’hui, pour la paix, même si Mgr Fitzgerald regrettait que "les participants de ce congrès étaient tous catholiques, experts dans les religions traditionnelles certes, mais, constate-t-il, ce ne sont pas des adeptes de ces religions parce qu’il est difficile de tenir avec elles un dialogue direct". (source : Agence Fides/Service de presse du Vatican-VIS

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