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2005-01-18 - Italie
LE RÉFÉRENDUM SUR LA PROCRÉATION ASSISTÉE.

Le président du Conseil pontifical pour la pastorale de la santé a dénoncé le concept de procréation assistée, mais il ne souhaite pas se prononcer directement sur le projet de référendum italien en vue de l'abrogation partielle de la loi actuelle.

Dans un entretien donné au quotidien italien "La Repubblica", il rappelle la position de l'Eglise sur les questions de la vie. "Je ne parle pas de loi et de référendum. Je ne peux pas interférer sur un débat politique qui ne relève pas de ma compétence. Ce que je peux dire, c'est que l'Eglise, avec sa doctrine morale, s'est toujours rangée aux côtés de la défense de la vie, depuis le moment de la conception".

A ses yeux, pour un catholique, "c'est se tromper que de parler de procréation assistée", car la vie est "seulement créée, pas procréée, d'un acte d'amour entre l'homme et la femme, sans autre intervention externe, qu'elle soit humaine ou instrumentale". ..."Les techniques avancées de ceux qui parlent de procréation assistée cherchent à faire de l'homme un objet, pas un sujet", a-t-il dénoncé.

Le cardinal a par ailleurs qualifié l'avortement de "crime abominable, d'assassinat d'un être innocent et sans défense". Parmi les quatre points de la loi actuelle sur la procréation médicalement assistée, sur lesquels les Italiens pourraient se prononcer, figure l'article 1er qui défend les droits de l'embryon, équivalents à ceux de la personne humaine.

De son côté le cardinal Ruini, président de la Conférence épiscopale évoque les modifications qui devraient être apportées à l’actuelle loi italienne sur ses quatre aspects les plus controversés, soit l'interdiction de l'expérimentation sur les embryons, l'interdiction de la création de plus de trois embryons pour une fécondation in vitro, l'interdiction au recours à un donneur extérieur au couple, et l'article 1er concernant les droits de l'embryon.

"L'actuelle loi "ne correspond pas à l'éthique de l'Eglise mais elle a le mérite de sauvegarder certains principes et critères essentiels", a déclaré le cardnial Ruini dans son traditionnel discours de début d'année.

Parlant de la législation italienne sur la procréation assistée date de 2004, il a évoqué les deux comités qui ont réuni quatre millions de signatures pour demander un référendum d'initiative populaire et l'abrogation de certaines limitations imposées par le texte et jugées trop sévères. "Le référendum, même si nous sommes les derniers à le souhaiter, peut être une occasion pour que les Italiens prennent davantage conscience des réels problèmes et des valeurs en jeu", a ajouté le cardinal.

"Quant au moyen le plus efficace d'exprimer son refus d'une détérioration de la loi, il nous semble juste d'utiliser toutes les possibilités prévues par le législateur", a dit-il encore, appelant indirectement les électeurs à voter "non" aux questions qui seront posées, ou à s'abstenir. A moins que le parlement ne modifie rapidement la loi, ces quatre questions seront en effet soumises par référendum aux Italiens entre le 15 avril et le 15 juin, la date devant être précisée ultérieurement.

Les promoteurs du "oui" proposent d'éliminer les limites imposées par la loi de 2004 aux expérimentations sur les embryons à des fins thérapeutiques. Les électeurs pourront également dire s'ils sont d'accord ou non avec l'obligation introduite par la loi de produire seulement trois embryons à chaque tentative de fécondation in vitro, ainsi que l'obligation faite aux futures mères de se faire implanter tous les trois embryons produits.

Le diagnostic pré-implantatoire (DPI) pratiqué notamment en France et en Belgique est ainsi interdit depuis le vote de la loi au printemps 2004. L'interdiction de recourir à un donneur extérieur au couple pour la fécondation in vitro pourrait également être abrogée, si le oui l'emporte.

Enfin, les électeurs pourront dire s'ils sont ou non d'accord avec le fait que la loi reconnaît les mêmes droits à l'embryon qu'à une personne déjà née. (source et information : Conférence épicopale italienne)

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