Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
16, 17 et 18 janvier 2005 (semaine 03)
 

-
2005-01-18 -
L'ARCHEVÊQUE DE MOSSOUL, ENLEVÉ ET LIBÉRÉ.

Mgr Basile Georges Casmoussa, évêque syro-catholique de Mossoul, qui avait été enlevé le lundi 17 janvier par un groupe armé inconnu, a été libéré dans la journée de mardi.

"Des hommes armés circulant à bord de deux voitures avaient attaqué Mgr Casmoussa qui s'apprêtait à monter dans sa voiture en compagnie de son chauffeur dans le quartier Al-Chourta à Mossoul. Les assaillants l'ont maîtrisé et l'ont jeté dans le coffre de leur voiture avant de prendre la fuite".

A Bagdad, William Warda, un porte-parole du Mouvement démocratique assyrien, a indiqué que ce rapt constituait "une attaque contre les chrétiens, qui sont prêts à participer aux élections" générales du 30 janvier dans le pays. A  Rome, le porte-parole du Vatican Joaquin Navarro Valls avait déploré "de la façon la plus ferme cet acte terroriste et demandé que Mgr Casmoussa soit rendu rapidement sain et sauf à son ministère".

Selon le patriarche catholique chaldén, Emmanuel Delly, cet enlèvement "n'a pas comme cible spécifique les chrétiens car même des représentants musulmans et des représentants des autorités civiles ont été enlevés ces jours-ci".

Aucun groupe n'avait revendiqué ce rapt lundi en fin de soirée. Mais l’agence catholique "Asia News" avance une hypohèse pour ce rapt "peu ordinaire. Il serait lié à la prochaine réouverture de l'oléoduc de Kirkouk. "Cet enlèvement est l'un des plus anormaux de l'histoire du nouveau Irak. Il n'avait pas de motif religieux, ni même pour objectif une rançon. Il n'a en fait produit qu'un résultat : montrer que la zone de Mossoul n'est pas sûre", a commenté l'agence catholique.

"Et les milieux pétroliers avancent l'hypothèse que l'enlèvement est lié au marché de l'or noir et à la prochaine ouverture de l'oléoduc de Kirkouk, à une centaine de kilomètres de Mossoul. A cause de cet enlèvement, la réouverture de l'oléoduc risque une nouvelle fois d'être retardée", estime l'agence.

Mgr Casmoussa a téléphoné le mardi midi à l'évêché de Mossoul pour dire qu'il était en bonne santé, que ceux qui l'ont enlevé réclamaient une somme de 200.000 dollars et qu’il était libéré. Le Vatican nie toute remise de rançon. L’archevèque de Mossoul veut banaliser l'évènement. "Je pense que mon enlèvement a été une coïncidence. En ce moment, les enlèvements dans la région ont été assez nombreux", a-t-il estimé.

"Dès qu'ils ont su que j'étais un évêque, leur attitude a changé et j'ai été libéré à midi, avant même l'heure fixée, sans rançon", a-t-il ajouté. "Avec eux, j'ai été très direct, j'ai répondu à leurs questions de manière pondérée et ils se sont bien comportés. Ils sont venus me dire que même le pape avait demandé ma libération et je leur ai répondu: 'Grâce à Dieu! ' Tout a été pour le mieux", a encore raconté Mgr Casmoussa, dans sa première intervention publique après sa libération.

Début décembre, des églises chrétiennes à Mossoul avaient été la cible d'attentats, provoquant la condamnation générale.

La communauté chrétienne est très minoritaire en Irak où sur une population de 22 millions d'Irakiens, les chrétiens sont environ 750.000 dont 60% appartiennent à l'Église chaldéenne.
La communauté syriaque est composée de 35.000 fidèles concentrés dans la région de Mossoul. Cette ville compte en outre une autre communauté catholique, d’environ  20.000 fidèles chaldéens, dont l'archevêque est Mgr Paulos Farai Rahho.

Les chrétiens syriaques, du nom de leur langue liturgique, ou syriens ou antiochiens, du nom du rite, sont rattachés au Patriarcat d'Antioche des Syriens. Ils se sont ralliés à Rome en 1783. La seconde communauté catholique de Mossoul, les chaldéens, ont également comme langue liturgique le syriaque mais ils sont rattachés au Patriarcat de Babylone des Chaldéens qui a rejoint Rome en 1681.

Le membre le plus connu des chrétiens chaldéens d'Irak était l'ancien vice-Premier ministre irakien Tarek Aziz, arrêté par la force multinationale présente dans son pays et en attente d'un jugement. (source : patriarcat chaldéen)

Retour aux dépèches