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2005-01-27 -
LES ÉGLISES ET LA JEUNESSE D'AFRIQUE CENTRALE.
Les évêques d’Afrique centrale se sont engagés à mieux prendre en compte les souffrances de leur jeunesse et à être davantage à leur écoute.
À l’issue de leur 7ème assemblée plénière, qui s'est tenue du 16 au 23 janvier à Ndjaména (Tchad), les évêques de l’Association des conférences épiscopales de la région de l’Afrique centrale (Acerac) se sont tournés vers les jeunes de leurs pays, jeunes qui traversent « un temps d’incertitude ». "Chers jeunes, au nom de tous les adultes, au nom de l’Église, nous, vos pasteurs, nous vous demandons pardon pour la société d’injustice et de désespérance actuelle. Pardon surtout à tous les jeunes marqués dans leur chair et dans leur cœur !"
Le bilan que dresse en effet le P. François de Paul MoundangaIbeni, prêtre du Congo (Brazzaville) et secrétaire général de l’Acerac depuis 2002, est dur à recevoir : Des jeunes touchés par "l’éclatement des familles et des structures sociales", "une situation scolaire et universitaire désastreuse", des jeunes déchirés par la délinquance et la violence, tiraillés entre la tradition et la modernité" et souffrant du chômage.
"Ils ne voient rien venir, explique-t-il. Alors, ils sont tentés de réagir, et de s’élever contre leurs éducateurs, contre leurs familles. Ils deviennent des proies faciles pour les milices et les organisations violentes. Affrontés au sida, à la pauvreté, au manque d’emplois, ils ont le sentiment d’être floués."
En réponse à une telle situation," alarmante", dit Mgr Mathias Ngarteri, l'archevêque de Ndjaména, les évêques exhortent les jeunes. "En raison de votre foi en Jésus le Vivant, ne vous découragez pas ! Vous êtes le présent et l’avenir de nos pays. Témoignez de votre foi, participez au développement durable de vos pays, bâtissez la solidarité, soyez responsables de votre sexualité."
En retour, ils s’engagent à interpeller l’État "sur le délabrement des infrastructures", à organiser au sein de l’Église des forums de jeunes et à intensifier un programme d’éducation à la vie et à l’amour (EVA) dans les écoles et communautés paroissiales. Deux jeunes, un garçon et une fille, de chaque pays se sont exprimés devant les évêques et ont participé à leurs réflexions. "J’ai été frappé par leur liberté de parole, autant vis-àvis du gouvernement que de l’Église", souligne le P. Michel Ménard, président de "l’Entraide missionnaire internationale" (EMI), présent à la première journée de l’assemblée plénière. "Ils avaient une expression très forte pour dire combien ils comptaient sur l’Église, alors qu’ils ne croient pas beaucoup en leurs gouvernements.
L’Acerac regroupe les conférences épiscopales de six pays qui ont des points communs sur le plan social, politique et ecclésial : Cameroun, République centrafricaine, Congo (Brazzaville), Gabon, Guinée équatoriale et Tchad. Soit 62 évêques (pour 52 diocèses) et trois préfets apostoliques. (source et information : Agence Misna)
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