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FlashPress - Infocatho
22, 23 et 24 janvier 2005 (semaine 04)
 

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2005-01-24 - Brésil
LE FORUM SOCIAL MONDIAL DE PORTO ALEGRE.

"Notre engagement civique est dicté par la dette que nous avons envers les pauvres" a déclaré à la délégation de la Caritas-Italie, en se rendant au Forum Social Mondial. Le Conseil œcuménique des Églises y sera également présent, en particulier dans le cadre de la coalition œcuménique mondiale.

Le Forum Social Mondial n'est pas une organisation, ni une plateforme de front commun, mais "un espace de rencontre ouvert visant à approfondir la réflexion, le débat d'idées démocratique, la formulation de propositions, l'échange en toute liberté d'expériences, et l'articulation en vue d'actions efficaces, d'instances et de mouvements de la société civile qui s'opposent au néolibéralisme et à la domination du monde par le capital et toute forme d'impérialisme, et qui s'emploient à bâtir une société planétaire axée sur l'être humain." (Charte de Principes du FSM)

Plus de 100.000 altermondialistes sont attendus à Porto Alegre pour ce 5e Forum social mondial (FSM) qui se tient jusqu'au 31 janvier. Le précédent s’était tenu à Bombay du 16 au 21 janvier 2004. Le grand rassemblement annuel des opposants à la mondialisation libérale retrouve ainsi sa ville d'origine, où s'étaient tenues les trois premières éditions. Il s'était déplacé à Bombay (Inde) en 2004, afin d'élargir un mouvement principalement latino-américain et européen et prendre pied sur le continent asiatique.

A Porto Alegre, la lutte contre la pauvreté, l'aide au développement et l'annulation de la dette des pays pauvres vont concentrer l'essentiel des débats. Les participants devraient notamment appeler à l'annulation totale de la dette externe des onze pays frappés par les tsunamis. Au programme figure également un bilan, cinq ans après leur lancement, des "Objectifs de Développement du Millénaire", les ODM, qui ambitionnent de réduire par deux la pauvreté d'ici 2015.

L’action du Conseil oecuménique des Églises, le COE, s’insère dans le cadre général d’une "coalition oecuménique mondiale".

Du 23 au 26 janvier, une manifestation préalable pour la jeunesse, organisée par le COE, les UCJG, les UCF et la FUACE, rassemblera quelque 80 jeunes du monde entier pour des études bibliques, des visites sur le terrain et des séances d’introduction aux principaux problèmes traités par le Forum social mondial.

Avant le Forum se déroule également un Forum mondial sur la théologie et la libération, du 21 au 25 janvier, organisé par les partenaires oecuméniques d’Amérique latine et consacré à “La théologie pour un autre monde possible".

"L’oecuménisme peut apporter beaucoup au Forum social mondial, y compris le point de vue de la foi et de la culture sur la lutte pour d’autres solutions et l’édification de sociétés équitables", déclare Rogate Mshana, responsable du programme du COE sur la justice économique. La présence oecuménique constitue "une manière de montrer que le témoignage commun des chrétiens dans le monde ne prétend pas être meilleur mais souhaite faire entendre une voix réellement différente”, déclare M. Mshana.

La "coalition oecuménique mondiale" comprend le COE, la Fédération luthérienne mondiale (FLM), Caritas Internationalis, la Coopération internationale pour le développement et la solidarité (CIDSE), les Unions chrétiennes de jeunes gens (UCJG), les Unions chrétiennes féminines (UCF), la Fédération universelle des associations chrétiennes d’étudiants (FUACE), l’Alliance nationale des enfants (NCA), le Forum oecuménique du Brésil, l’Alliance oecuménique "agir ensemble” (EAA) et d’autres organisations oecuméniques mondiales.

L’action des organisations sociales de l’Église catholique se situe dans le cadre des OIC, les Organisations Catholiques Internationales, mais également au niveau local. Caritas-Italie a pu le constater à Salvador de Bahia par exemple, lors d'une visite précédant sa venue à Porto Alegre.

Comme toutes les grandes villes du Brésil, les masures et les baraques de la colline de la Fazenda Grande do Retiro. sont les unes sur les autres. Là, les favelas se mesurent en hauteur. Darcy, 10 ans, habite à côté de l'église de la Sagrada Familia, à Vila Natal. Elle est l'un des sept petits enfants de Donata Martiña dos Santos 66 ans, qui vit grâce à la dialyse et à une retraite de 260 reais par mois, soit un peu plus de 80 euros. "Mais 76 reais me servent à payer l'électricité" dit-elle en ouvrant les bras et en s'efforçant de sourire. Huit habitants sur 10 sont pauvres à Salvador, troisième ville du Brésil, qui compte presque 4 millions d'habitants. Darcy fréquente une des écoles d'alphabétisation de la paroisse Nossa Senhora de Guadalupe, où vont les plus petits pour arriver à l'école élémentaire en sachant lire et écrire.

Comme le reste du Brésil, Salvador est une terre d'inégalités et de contradictions. Du haut de la Fazenda Grande, on peut voir les gratte-ciel de la zone du Corredor de la Vitoria. Les vrais "meninos" se trouvent endormis sur le trottoir, à l'angle de la Place de la Cathédrale, le lieu le plus touristique de Salvador.

Nous reviendrons sur ce Forum dans les jours à venir. (source et information : Forum social mondial et ENI)

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