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22, 23 et 24 janvier 2005 (semaine 04)
 

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2005-01-24
LA LITURGIE INDIENNE DE L'ÉGLISE SYRO-MALABAR.

L'Église catholique syro-malabar réforme sa liturgie des sacrements en s'éloignant de certains rites "latins" et, en revenant aux rites séculaires de la tradition d'Antioche, pour la plupart plus proches de la culture indienne.

L e 3 janvier dernier, le cardinal Varkey Vithayathil, archevêque majeur de l'Eglise catholique syro-malabar, a annoncé qu'à la date du 6 janvier 2005, les vingt-six diocèses composant l'Eglise syro-malabar réformaient le mode d'administration des sacrements, afin d'aider leur Eglise de rite oriental à "trouver sa propre identité".

Ce changement, a-t-il souligné, s'inscrit dans le droit fil de l'autonomie accordée par le Saint-Siège à l'Eglise syro-malabar, une Eglise sui juris depuis 1992, et qui, depuis 1998, a le droit de décider pour elle-même des évolutions à apporter en matière liturgique. Son synode a aussi le droit, depuis 2004, de désigner les évêques de ses diocèses situés dans le Kerala. Sur les vingt-six diocèses que compte l'Eglise syro-malabar, quinze sont situés au Kerala, dix autres sont répartis dans différents autres Etats de l'Inde et le dernier dessert les catholiques syro-malabar d'Amérique du Nord.

Sur les sept sacrements de l'Eglise catholique, cinq sont concernés par la réforme qui a été approuvée par le pape. Les changements portent sur les sacrements des malades, du baptême, de la confession, de la confirmation et du mariage ; ils s'inscrivent dans un mouvement plus large visant à inculturer plus profondément l'Eglise syro-malabar et ils remplacent les pratiques précédentes dans tous les diocèses de l'Eglise.

Mgr Sebastian Adayanthrath, évêque auxiliaire d'Ernakulam-Angamaly, qui a présidé la commission liturgique responsable de la définition des changements en question, a précisé que le processus avait pris deux années, durant lesquelles les consultations entre évêques, théologiens, prêtres et laïcs ont été intenses. Le Centre de recherche pour la liturgie, installé à Kochi, au Kerala, a été grandement sollicité pour ce travail. La réforme engagée a été délicate à finaliser, le clergé et les fidèles étant partagés entre partisans d'une restauration des anciennes traditions de la liturgie chaldéenne et partisans d'une modernisation des rites.

Selon Mgr Adayanthrath, "ce sont là des changements historiques" qui contribueront à aider l'Eglise syro-malabar à progresser dans l'autonomie accordée par Rome il y a douze ans. Ils ont été, selon l'évêque, mis au point afin d'aider les fidèles syro-malabar à "trouver leur identité". S'agissant du baptême et de la confirmation, L'Église retrouve la grande tradition de l'Orient chrétien : ces deux sacrements seront désormais administrés ensemble, y compris aux jeunes enfants, et l'eucharistie sera donnée en même temps, au cours de la même cérémonie.

Jusqu'à maintenant, l'usage voulait - comme cela se pratique dans le rite latin - que le baptême et la confirmation soient donnés à des moments distincts. Désormais, parce que « la naissance et la croissance sont inséparables  les deux seront donnés au cours de la même cérémonie. Le terme de « confirmation » laisse place à celui de « chrismation  terme forgé à partir du saint chrême, utilisé pour certains sacrements.

S'agissant du mariage, la réforme va dans le sens d'une plus grande prise en compte du contexte hindou dans lequel vivent les fidèles syro-malabar. Ainsi, les jeunes mariés, après l'échange des consentements, pourront se donner l'un à l'autre une couronne de fleurs, mais le traditionnel échange des alliances n'est pas supprimé, les couples pouvant opter pour l'un ou l'autre rite. Par ailleurs, s'inspirant directement des coutumes en vigueur chez les hindous (et nombre de non-hindous en Inde), les responsables de l'Eglise syro-malabar ont officiellement intégré dans le sacrement du mariage le rite du" thali", ce médaillon enfilé sur un lien couleur safran que le marié passe autour du cou de son épouse. Chez les hindous, un mariage sans "thali" n'est pas considéré comme un véritable mariage.

Parmi les autres changements, on peut noter que les mots prononcés par le prêtre lors du baptême et du sacrement de réconciliation ont été modifiés : "je te baptise" fait place à "tu es baptisé" et "j'absous tes péchés"à "tu es pardonné". De plus, l'huile d'olive n'est plus obligatoire; l'huile de coco (le mot Kerala signifie "le pays des cocotiers")  peut être utilisée et la bénédiction des saintes huiles n'est plus l'apanage des seuls évêques. Un simple prêtre pourra désormais bénir les huiles utilisées pour le baptême et le sacrement des malades.

Les origines de l'Église syro-malabar sont attribuées à l'apôtre Saint Thomas. Elle réunit 3,5 millions des 16 millions de catholiques de toute l'Inde. La majorité de ses fidèles vit au Kerala. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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