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25, 26 et 27 janvier 2005 (semaine 04)
 

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2005-01-27 - Espagne
RISQUE DE DISSENSIONS ENTRE CATHOLIQUES.

Par delà l'apaisement qui se dessine entre la hiérarchie de l'Eglise catholique espagnole et le gouvernement de Zapatero, l'opinion des catholiques, voire des évêques révèle une division entre catholiques largement soulignée par une presse qui est elle-même divisée entre "conservateurs" catholiques et "progressistes".

Les initiatives du gouvernement socialiste de José Luis Rodriguez Zapatero sur le mariage entre homosexuels, la facilitation du divorce ou la limitation de l'enseignement religieux à l'école publique ont fait l'objet de sévères critiques de Jean Paul II depuis l'arrivée au pouvoir du gouvernement actuel,

La déclaration du secrétaire général de la Conférence épiscopale n'avait fait que compliquer les choses en raison même de son ambiguïté.

Le lundi 24, lors de la visite "ad limina" des évêques et du président de la Conférence des évêques d'Espagne, Jean Paul II avait invité l'Eglise d'Espagne à ne pas céder à "une mentalité inspirée du laïcisme". Il avait notamment regretté la mise en place d'une "idéologie qui mène graduellement, de manière plus ou moins consciente, à la restriction de la liberté religieuse", r elevant au passage le risque "de relégation de la foi à la sphère du privé, lorsqu'on s'oppose à son expression publique".

La réponse de Madrid ne s'est pas fait attendre: "On ne peut pas en permanence critiquer le gouvernement pour son laïcisme. Le gouvernement espagnol n'est pas le prédicateur de la chrétienté", a réagi mardi le ministre de la Défense José Bono. Pour ce dernier, "la foi n'est pas une chose qu'un gouvernement peut imposer". Dans le même temps, le ministre de la Défense a mis au défi quiconque de trouver un gouvernement en Europe qui traite mieux l'Eglise catholique que le gouvernement espagnol.

Catholique pratiquant,il a fermement invité l'Eglise catholique à ne pas s'ingérer dans la sphère publique, déclarant même au passage qu'il se demandait pourquoi l'Eglise était "en permanence obnubilée par le sexe", alors que "le Christ serait aujourd'hui certainement plus préoccupé par ces 25.000 enfants qui meurent chaque jour de faim dans le monde et par ces guerres meurtrières et contraires au droit international".

Mercredi 26 janvier, le ministère espagnol des Affaires étrangères avait convoqué le nonce apostolique pour lui exprimer "la surprise" du gouvernement de Madrid après les critiques du pape contre ce qu'il a appelé une laïcisation de l'Espagne. Le ministre s'est étonné, devant le représentant du Vatican, de "la référence explicite" dans le discours papal à un "supposé laïcisme qui pourrait limiter la liberté religieuse" en Espagne et "pourrait être attribué à une attitude délibérée du gouvernement" de Madrid.

Le président du gouvernement, José Luis Rodriguez Zapatero, avait lui-même réagi mercredi au discours du pape en assurant que l'Espagne vit aujourd'hui dans un climat où règne "la plus grande liberté religieuse, idéologique et politique jamais connue en Espagne". Le président Zapatero s'est déclaré "profondément respectueux" des opinions du pape, soulignant que les accords avec le Vatican sont "scrupuleusement" respectés.

Il
a enfin estimé que Jean Paul II a le droit d'exprimer son opinion sur ce que font les gouvernements. Il considère néanmoins "exagéré" d'affirmer qu'il existe un problème en relation avec la liberté religieuse en Espagne.

Par la voix de son porte-parole, M. Joaquin Navarro-Vals, le Vatican a manifesté jeudi 27 janvier sa volonté de dialoguer avec le gouvernement espagnol dans un esprit de "respect mutuel", tout en appelant Madrid à une lecture "attentive" de la totalité d'un discours du pape qui illustre bien la position de l'Eglise même s'il est perçu comme une critique par les autorités espagnoles.

"Nous prenons acte avec satisfaction de la volonté du gouvernement espagnol de garder une entente fructueuse avec l'Eglise à travers un dialogue permanent inspiré par le respect réciproque", a déclaré le porte-parole du Vatican, en faisant allusion au communiqué du ministère espagnol des Affaires étrangères. (source et information : Agence Apic)

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