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25, 26 et 27 janvier 2005 (semaine 04)
 

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2005-01-27 - France
PLUS QU'UNE QUERELLE DE CLOCHERS.

Aux Saintes-Maries-de-la-Mer, célèbre par son pèlerinage des gitans, en Provence, dans le sud de la France, le maire et le curé de la paroisse s'opposent au sujet des revenus touristiques provenant de la visite de la toiture de l'église du 12ème siècle.

La querelle de l’accès de la toiture est plus qu’une querelle de clocher. Le toit de l'édifice qui surplombe la mer et les étangs de Camargue, est visité chaque année par quelque 100.000 personnes moyennant un droit d'entrée de deux euros, perçu par une société d'économie mixte présidée par le député-maire.

L’application des lois françaises sur les lieux de culte datant la loi de séparation de 1905, donne au curé l’affectation de l’édifice à l’usage du culte.  Plutôt que de parler finances, le curé se plaint des troubles occasionnés par l'affluence des touristes lors des cérémonies religieuses, particulièrement lors du traditionnel pèlerinage annuel des Gitans, en mai.

Faute de réponse, il demande alors en 2001 au maire de fermer l'accès au toit durant les deux premiers jours du pèlerinage, afin de pouvoir célébrer ses messes dans le recueillement nécessaire.
Fin de non recevoir d maire, Roland Chassain, qui, dans le même temps, accuse le curé de vouloir s'approprier les recettes de la montée sur le toit en gérant lui-même la visite. "Je trouve anormal qu'il veuille gérer la montée de l'église. L'église est communale, c'est un patrimoine. C'est nous qui réglons tous les frais", assure-t-il.

De polémiques en accusations, l'opposition entre lemaire et le curé s'est à ce point envenimée au fil des années que tout dialogue est devenu impossible, augurant mal d'un déblocage. "Notre curé est un prédicateur qui aime beaucoup l'argent", accuse Roland Chassain. Se défendant de toute cupidité, le P. Thierry François de Vrégille se contente d'invoquer la loi de 1905, qui donne autorité sur l'édifice au curé affecté à l'église.

"Je demande simplement qu'un dialogue s'installe enfin avec le maire pour discuter des conditions d'utilisation de ce toit", plaide-t-il. Si la loi de 1905 relative à la séparation de l'Eglise et de l'Etat prévoit que des visites de l'édifice doivent pouvoir être organisées, elle insiste bien sur la nécessité d'un "commun accord" pour en définir les modalités pratiques. Mais la toiture fait-elle partie de ce qui est affecté au culte car la même loi précise d'ailleurs que ces visites "ne pourront donner lieu à aucune taxe ni redevance", si elles concernent le lieu affecté au culte.

L’évêché d’Aix en Provence pourrait jouer la médiation sans avoir besoin de mettre en œuvre une jurisprudence nouvelle concernant la loi de séparation de l’Église et de l’État. (source et information : diocèse d'Aix)

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