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3, 4 et 5 février 2005 (semaine 05)
 

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2005-02-05 - Côte d'Ivoire
LA GRAVITÉ D'UNE SITUATION BLOQUÉE.


"Tout blocage au processus de réunification et de pacification de la Côte d'Ivoire conduit nécessairement à la guerre", ont estimé les évêques ivoiriens dans une déclaration publiée le jeudi 3 février à l'issue de trois jours de travaux de leur Conférence épiscopale.

Dans les sept pages de leur "Appel au retour aux valeurs morales, religieuses et spirituelles dans la résolution de la crise ivoirienne" déclenchée le 19 septembre 2002, ils insistent sur la nécessité du dialogue et de la réunification. lancent un "appel" à leurs concitoyens, à la communauté nationale et internationale "pour qu'ils conjuguent leurs efforts pour ramener la paix".

"Nation souveraine, la Côte d’Ivoire mérite comme telle elle mérite le respect (…) Les non-nationaux doivent apprendre à respecter les Ivoiriens dans les options qui les engagent. Qu'ils se gardent de s'immiscer dans les affaires internes. Les nationaux de leur côté voueront le même respect à ceux qu'ils accueillent sur leur sol".

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"Malgré tout, la situation demeure morose: partition toujours réelle du pays, désarmement non-effectif, méfiance de part et d'autre, arrogances verbales, haine et soif de vengeance, insécurité et banditisme politique, chômage et pauvreté accrûs sont les maux aigus de la société ivoirienne actuelle", ont-ils déploré.

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"Respectez les accords que vous avez vous-mêmes signés. Acceptez le désarmement et la réunification (...)", demandent-ils, s'adressant aux "soldats et aux corps paramilitaires", renoncez aux pratiques telles que le racket, "véritable gangrène sociale qui nuit à notre pays et à son économie", et de défendre les citoyens dans le respect de la dignité humaine.

"Avec notre partenaire privilégié qu'est la France, nous voulons ouvrir une nouvelle page de relations faites de respect mutuel, d'équité, de justice et de fraternité" lit-on dans le message de la Conférence épiscopale.

"Tout blocage conduit nécessairement à la guerre" affirment les évêques en s'adressant aux partis politiques, se référant à la paralysie, depuis des mois, des activités gouvernementales due aux désaccords entre le camp du président Laurent Gbagbo et l'opposition (ex-rébellion) des Forces Nouvelles (FN), qui contrôlent depuis plus de 2 ans la moitié nord du pays.

"Le sang a trop coulé dans ce pays. Renoncez à l'esprit de haine, de vengeance et de méfiance: c'est la condition pour aller aux élections de 2005 dans la sérénité".

Ils mettent en garde les jeunes du pays contre l'instrumentalisation politique: "Surtout, ne vous laissez pas aduler par certains politiciens sans grandes valeurs morales qui vous utilisent sans vraiment se pencher sur la situation réelle que vous vivez".

La conférence épiscopale lance enfin un message aux hommes des médias, en se demandant si pendant la crise qui secoue le pays, ils ont toujours travaillé dans le sens de la paix et de la réconciliation. "Quelle est votre part de responsabilité dans la crise actuelle?" lancent les évêques, en disant que les médias privés attachés aux partis politiques font la "promotion de leur parti ou de leur leader" en "foulant au pied "le bon ton, la bonne conduite, les mœurs, l'éthique, la déontologie du métier et même la vérité et le sens du bien".

En conclusion, les évêques invitent la population à ne pas se contenter d'attendre la "main magique de Dieu" et de faire preuve de responsabilité pour reconduire le pays vers le chemin de la paix et de la sérénité. (source et information : Agence Misna

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