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28, 29 et 30 janvier 2005 (semaine 05)
 

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2005-01-30 -
QUAND JEAN XXIII ÉTAIT NONCE A PARIS.

L’agence romaine Zenit vient de publier l’entretien qu’elle a eu avec M. Andrea Tornielli, historien, à propos de la controverse qui voulait opposer, dans le cas du baptême des enfants juifs, l’attitude du pape Pie XII à celle du futur pape Jean XXIII, alors nonce à Paris.

De cet entretien, où l’historien commente les notes personnelles de l’agenda du nonce, Mgr Angelo Joseph Roncalli, notes de 1949 à 1953, il ressort que les références concernant la question des enfants juifs baptisés ne sont pas telles que les medias les ont, pour la plupart, rapportées.

Une seule allusion, celle des notes du 20 février 1953 quand Mgr Roncalli. Roncalli, déjà cardinal, va prendre congé du président français Vincent Auriol, et où évoque le cas Finaly, deux frères juifs baptisés, au centre d’une controverse entre les tantes qui les réclament et la famille catholique qui les a accueillis.

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Après-midi, visite d’adieu au président Auriol qui fut comme toujours très aimable. Il m’a parlé de l’affaire Finaly à laquelle j’ai montré ne pas accorder d’importance… ". Dans le reste de ses agenda, Mgr Angelo Roncalli, qui pourtant note tout et parle de tout, ne fait jamais d'autres allusions aux cas des enfants juifs baptisés ou aux instructions du Saint Office concernant les demandes des organisations juives.

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Ces documents, dit Andrea Tornielli, montrent que Mgr Roncalli fut un fidèle exécuteur et interprète des directives de Pie XII et les notes de l’agenda concernant les audiences du nonce avec le Saint Père témoignent d’une totale syntonie."

M.
Andrea Tornielli déclare aussi qu’on doit à la vérité de dire que l’Eglise, pour laquelle le baptême est le sacrement le plus important, évoluait dans le cadre doctrinal du droit canonique. Mais l'Église se comporta avec une grande humanité et du bon sens, également dans les cas d’enfants juifs sauvés et baptisés, réclamés ensuite par les familles. Pie XII lui-même intervint dans un cas à Rome, en ordonnant de rendre immédiatement à leur mère, des enfants, qui avaient été baptisés.

En mai 2001, dans un entretien avec Radio-Vatican, le même correspondant du « Giornale de Milanese » Andrea Tornielli, notait que ce qui l’avait le plus impressionné dans l’attitude du pape Pie XII, c’est l’ensemble de ce qu’il avait fait à cette époque : "Il y a beaucoup d'actions : les négociations qu'il mit en place, usant de toutes les voies diplomatiques possibles et imaginables pour empêcher l'inspection des juifs dans les ghettos de Rome; les instructions précises données aux nonces, sans oublier le fait qu'il a lui-même vendu des biens familiaux et envoyé de l'argent aux nonces pour soulager les souffrances des juifs."

 "De plus, ajoute Andrea Tornielli, la révélation du pape Pacelli au Père Pirro Scavizzi, le chapelain qui voyagea à travers l'Europe pour recueillir des nouvelles des persécutés, est importante. Pie XII a dit : "Dites-leur que le Pape souffre avec eux, il souffre avec les persécutés et (que) si par moments il n'élève pas davantage la voix, c'est seulement pour ne pas causer de pires maux". (source : zenit – information : Radio Vatican-VIS)

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