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3, 4 et 5 février 2005 (semaine 05)
 

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2005-02-05 - France
LA COMMUNION PAR DELÀ LES DIVERGENCES.

C'est un grand évêque français qui vient de nous quitter et de s’en aller comme il fut : discret et incroyablement présent, mais Mgr Armand-François Le Bourgeois, ancien évêque d'Autun, nous laisse son message : la passion de l’unité des chrétiens et l’attention aux souffrances des divorcés-remariés.

Ce furent en effet les engagements et les deux pôles les plus visibles du ministère épiscopal de celui qui fut le premier évêque français nommé  par le pape Paul VI après le Concile Vatican II. Sa conviction, née de l’écoute de l’Évangile et des personnes était que l’Église ne pouvait s’en tenir à de pieuses exhortations pour répondre aux demandes spirituelles des divorcés-remariés comme à l’urgence de retisser l’unité des chrétiens.

Son premier travail d’évêque a été de mettre en œuvre les décisions du Concile : la réforme liturgique, la réforme de la catéchèse, la création du Conseil des prêtres davantage associés au gouvernement du diocèse seront parmi les premières grandes tâches du jeune évêque.

La crise de la foi dont les effets, qui ne doivent rien au Concile, se font sentir dans les préparations des fiancés au mariage. Ce sera l’un de ses engagements avec ce que l’on a appelé "l’expérience de Lugny."

Rencontrant, alors qu’il est chez un curé de Bresse, le scandale que constitue l’impossibilité  de célébrer les funérailles de personnes divorcées remariées l’a, comme il le dit lui-même « pris aux tripes » Désormais, la question de la place à faire aux divorcés-remariés dans l’Eglise ne le lâchera plus. En témoigne les trois livres qu’il leur a consacré, livres qui restent d'une étonnante et forte actualité.

Ses points de vue évangéliques tout autant que ses décisions, pour le diocèse, ne furent pas toujours comprises ni de ses prêtres ni de ses frères évêques. Il en a souffert. Sans doute. Il n’en fut pas découragé ni pour l’écoute des souffrances des personnes, ni pour la parole à dire dans la vérité, avec la discrète fermeté des "gens bien élevés" que rien, pas même Rome, n’intimident.

Taizé, bien sûr, mais aussi l’anglicanisme, les Eglises luthériennes du nord de l’Europe, les métropolites orthodoxes russes, et le travail constant, cordial et sans concession à la facilité avec les représentants du protestantisme français ont marqué profondément les pas de l’œcuménisme.

L’accueil dans son diocèse des formes nouvelles d’expression de la vie religieuse n’a pas été boudeuse. "L’Emmanuel" à Paray le Monial, les "Frères de Saint Jean" et les "Sœurs apostoliques de Saint-Jean" à Rimont, les "Bénédictines de la compassion", les "Sœurs de Bethléem" ont été accueillies par le père Le Bourgeois.

Durant son épiscopat, il ne refusera à aucun de ses prêtre de partir servir des Eglises d’Afrique, d’Asie ou sud-américaines  ou dans les services nationaux et internationaux.

Enfin, il y eut la venue du pape Jean Paul II qu'il accompagne à Taizé et à Paray-le-Monial le 5 Octobre 1986. Jean Paul II alors salua publiquement Mgr Le Bourgeois en des termes d’un amical respect. (source : diocèse d'Autun)


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