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6, 7 et 8 février 2005 (semaine 06)
 

2005-02-08 -
A ROME, LES RUMEURS VONT BON TRAIN.

Le pape, hospitalisé depuis mardi dernier pour des problèmes respiratoires, a affirmé dimanche avoir l'intention de "continuer à servir l'Eglise" malgré ses problèmes de santé. Interrogé le lundi 7 février, sur l'hypothèse d'une démission, le cardinal Sodano a affirmé: "laissons cela à sa conscience".

Dimanche, Jean Paul II a été dans l'incapacité de dire aux fidèles son message et a exprimé sa volonté par la lecture faite grâce à l'un de ses adjoints, l'archevêque italien Leonardo Sandri. Ce qui relance les spéculations sur sa démission.

A ce propos, le cardinal Sodano a déclaré :
"C'est un homme très sage. Lui sait ce qu'il faut faire. Nous devons avoir une totale confiance en lui". "On peut guider l'Eglise de différentes manières", a-t-il également ajouté.

La réponse est moins un avis qu’une évidence, une manière d’éluder la question. Ce n’est pas le cardinal Sodano qui a abordé le sujet, mais le journaliste qui l’a interrogé. Le secrétaire d’État est plus que jamais aujourd’hui en charge des affaires de l’Église. Le Pape conserve pourtant seul la responsabilité de l’Église, du moins dans sa fonction de Vicaire du Christ et successeur de Pierre.

Dans ce cadre, les pouvoirs qu’il ne peut déléguer sont très importants, mais peu nombreux. Ce n’est pas tous les jours qu’il traite de problèmes touchant au cœur de la foi. Outre la peine ressentie par les catholiques devant les épreuves qui frappent le Pape, ce dont l’Église souffre aujourd’hui, c’est d’une absence d’élan d’autant plus paradoxale que Jean-Paul II n’aura cessé de la lancer vers l’avenir et la mission depuis le célèbre « N’ayez pas peur !"

Par ailleurs, le code de droit canonique prévoit qu'un pape renonce à sa charge. Mais, il doit manifester librement et dûment ce renoncement. Le cardinal Sodano a toutefois fait comprendre à ses interlocuteurs qu'il ne croyait pas à une démission de Jean Paul II.

La question de la retraite du pape avait été publiquement évoquée en mai 2002 par le cardinal Josef Ratzinger, préfet de la Congrégation pour la doctrine de la foi et le cardinal Oscar Andres Rodriguez Maradiaga. "Si le pape voyait qu'il ne peut absolument plus continuer, alors il démissionnerait", avait affirmé Mgr Ratzinger. Et la rumeur avait même couru alors que Jean Paul II aurait laissé à son secrétaire particulier, Mgr Stanislaw Dziwisz, des dispositions en cas d'empêchement.

Elle avait été relancée en octobre 2003, lors du 25ème anniversaire du pontificat de Jean Paul II. "Un muet ne peut célébrer la messe et cela pose le problème de la renonciation", avait alors affirmé le cardinal argentin Jorge Mejia. Le juriste de la Curie, le cardinal italien Mario Pompedda, expert en droit canon, lui avait répondu en affirmant qu'il "n'est pas nécessaire que le pape officie".

"Jean Paul II pourrait continuer à être pape, c'est-à-dire à exercer sa juridiction universelle sur l'Eglise, en exprimant sa propre volonté par écrit ou par des gestes", a-t-il réaffirmé ces derniers jours.

L'article 332 paragraphe 2 du code de droit canonique prévoit que le souverain pontife peut "renoncer à son mandat". Il ne s'agit pas de démission, personne dans l'Eglise n'étant en mesure de "l'accepter", comme le souligne le code, mais d'un "renoncement". Le droit canonique ne prévoit pas la mise à l'écart du chef de l'Eglise catholique.

Mais la révision du code effectuée il y a une vingtaine d'années et approuvée par Jean Paul II laisse cependant une échappatoire.
L'article 335 prévoit en effet que le siège pontifical peut être vacant ou que l'exercice des fonctions peut être "totalement empêché" pour des raisons non indiquées. Dans ce cas, le code demande que "l'on ne modifie rien dans le gouvernement de l'Eglise" et que "l'on observe les lois spéciales promulguées dans une telle circonstance" par le sacré collège des cardinaux. (source et information : Service de presse du Vatican-VIS)

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