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FlashPress - Infocatho
6, 7 et 8 février 2005 (semaine 06)
 

2005-02-08 -
LA QUESTION DE LA COMMUNICATION INTERCULTURELLE.

Au siège de l’Unesco, à Paris, du 7 au 24 février, se tient une exposition : « Ensemble », qui pose la question de la communication interculturelle dans un contexte où trois religions ont créé une œuvre à six mains.

Ce n’est pas une exposition de trois artistes, mais bien une œuvre thématique à trois têtes et six mains que présente l’Unesco ces jours-ci, selon ce qui est dit dans l’introduction de cette exposition.

C’est une œuvre commune portée par trois fortes personnalités : Akeji, calligraphe japonais shinto de 67 ans, qui vit en ermite dans les montagnes japonaises et fabrique lui-même ses encres à partir de plantes et de racines ; Marcel Hasquin, 62 ans,  peintre belge vivant en France, catholique ; Rachid Koraïchi,  58 ans, plasticien algérien, musulman de sensibilité soufie, tout à la fois sculpteur, potier, peintre, tisserand et forgeron.

Ces trois artistes se sont rencontrés il y a quelques années lors des manifestations organisées à l’abbaye Blanche de Mortain en Normandie par la communauté des Béatitudes. Après les thèmes du paradis ou de la joie, celui de l’unité s’est imposé au « Frère Didier » ce qui l’a amené à inviter Akeji, Hasquin et Koraïchi. "Lorsque j’ai rencontré Rachid, raconte Didier Bénesteau, il a dessiné un croissant avec une croix dedans en me disant : ‘‘Ici commence l’unité.’’"

Au cours d’une exposition en 2001, les trois artistes ont appris à se connaître, à échanger leurs matériaux et leurs techniques, à s’enrichir de leurs expériences particulières. Du coup, Frère Didier a eu l’idée  d’aller plus loin : non  plus juxtaposer les œuvres, mais joindre les talents dans une même œuvre réalisée en commun. 

Une première tentative, baptisée «Rencontre au  Cœur», fut exposée l’année suivante à Mortain, mais chaque artiste restait  circonscrit à une portion d’espace. Dans le livre de cette exposition de 2002, la préface d’Hubert de Chergé  (frère du P. Christian, prieur de Tibhrine assassiné en 1996) rappelait que cette "rencontre au cœur" était justement celle qu’avait voulu  vivre son frère avec l’Algérie et les musulmans.

Cette fois-ci, pour l’exposition  «Ensemble» que l’Unesco accueille dans son espace déambulatoire, les trois artistes, qui se sont retrouvés une semaine entière, en "une retraite  créative" en hiver 2003, sont "alignés sur le même pied", selon l’expression de l’association «Rivages lointains», organisatrice de l’événement. Entre deux séances de création, ils se retrouvaient avec les  membres de la communauté pour les repas et les offices liturgiques. 

Ensemble, ils se sont attribués trois fois sept espaces, aboutissant à la création de 21 œuvres qui mêlent avec une grande force les calligraphies tranquilles de maître Akeji, les personnages durs et écorchés de Marcel Hasquin et les motifs fins et enivrants de Rachid Koraïchi."Il a fallu aux trois créateurs beaucoup de modestie, poursuit l’association dans son communiqué, pour  conjoindre leurs efforts et partager le même support."

Cette exposition "pose la question de la communication interculturelle", estime Koïchiro Matsuura, directeur général de l’Unesco. Par-delà l’essai de dialogue entre trois cultures et religions raffinées, cette œuvre commune reflète le talent et l’élégance intérieure de trois maîtres. (source : La Croix » - information : unesco)

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