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17, 18 et 19 février 2005 (semaine 07)
 

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2005-02-19 -
RISQUE DE SCHISME DANS LA COMMUNION ANGLICANE.


Réuni depuis lundi 14 février, le synode général de l’Église d’Angleterre a entériné, mercredi 16 février, l’idée que des femmes pasteurs puissent devenir évêques.

Ce synode voulait être l’occasion pour l’Église d’Angleterre de définir sa position sur cette question controversée avant la rencontre des représentants de toutes les Églises de la Communion anglicane au niveau mondial qui devrait se tenir
en juillet, lors du prochain synode, et où devraient être levés les obstacles légaux liés au droit interne de l’Église anglicane et qui empêchent pour l’instant leur accession à cette responsabilité.

Grisés, les partisans de cette réforme parient même sur la nomination possible "dans une génération" d’une femme comme archevêque de Cantorbéry, c’est-à-dire à la fois numéro un de l’Église d’Angleterre, mais aussi chef de l’ensemble de la Communion anglicane qui compte plus de 70 millions de fidèles dans le monde.

L’homme qui assure actuellement cette charge, le Dr Rowan Williams, n’avait pas minoré la portée des discussions qui ont animé durant trois jours et demi le synode général de l’Église d’Angleterre. "Les problèmes auxquels nous faisons face sont sensibles et profonds. Ces enjeux posent effectivement la question : quelle Église voulons-nous être ?", avait-il souligné.

Rowan Williams n’ignorait pas que les débats seraient houleux. L’ordre du jour du synode n’éludait pas grand-chose, en effet, des principaux points qui déchirent le monde anglican. Outre la question de l’ordination de femmes évêques, la polémique autour de l’ordination d’évêques homosexuels dominait aussi l’ordre du jour des débats.

Comme le reste de la Communion anglicane, l’Église d’Angleterre est effectivement traversée par une ligne de fracture entre, d’un côté, ceux qui se revendiquent "libéraux" et, de l’autre, ceux qui se définissent eux-mêmes comme "traditionalistes" et qui se tiennent à une attitude très orthodoxe. Ils s’opposent depuis plusieurs décennies et sont souvent rompus, d’ailleurs, à la communication avec les médias et au lobbying. Lorsqu’il a annoncé, fin 2004, son départ anticipé pour la mi-janvier, le Dr David Hope, archevêque d’York, n’avait pas manqué de mettre en garde contre le risque de schisme.

Car la perspective d’un schisme, entrevue par le Dr David Hope, trouve un écho certain actuellement : en 1994, l’ordination de femmes prêtres dans l’Église anglicane avait déclenché une crise dont les plaies ne sont pas encore résorbées. Plus de 720 prêtres ont démissionné, certains rejoignant l’Église catholique. Leur départ a certes été, peu ou prou, résorbé par l’ordination de femmes pasteurs, mais le traumatisme tarde à se cicatriser.

Un millier de paroisses, c’est-à-dire une sur dix, a exprimé son refus d’admettre des pasteurs de sexe féminin, menaçant même, ces derniers mois, de créer une nouvelle province ou entité dans l’Église anglicane où les femmes prêtres ne seraient pas admises.

Pour d'autres, l’évolution doit avoir lieu "afin de mettre notre Église au diapason du monde moderne et lui donner ainsi une nouvelle crédibilité" et c’est ainsi que l’on estime à 85 % les fidèles anglais qui sont favorables à l’ordination des femmes, à l’instar de Christina Rees, qui préside Watch (ex-Movement for the Ordination of Women). Pour elle, c’est parce que l’Église se montre "contre-culturelle" qu’il faut aller au bout, "parce qu’ainsi, à l’échelle mondiale, nous montrons l’exemple et nous montrons ce qu’est une égalité authentique alors que le reste du monde ne le montre pas". (source et information : Agence Apic)

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