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23, 24 et 25 février (semaine 08)
 

- 2005-02-25 -
COE : LE CONSENSUS PLUTÔT QU'UN VOTE.


Le lundi 21 février, les membres du comité central du Conseil œcuménique des Églises, le COE, ont mis en pratique les procédures originales de consensus qui ont été adoptées en remplacement d’un simple vote.

Une sorte d'appel retentit dorénavant dans la salle dans laquelle se tient la plénière. Chaque fois que le modérateur de session souhaite savoir quelle est l'impression des membres du comité central sur la discussion en cours, il les interpelle: "Montrez vos cartes!"

Il s'agit soit de la bleue, qui selon le mode d'emploi indique "de la fraîcheur ou de la désapprobation": on invite alors ceux qui montrent la carte bleue à exprimer publiquement leur malaise, et la recherche d'un consensus se poursuit. Ou alors les membres brandissent la carte orange, exprimant par là "de la chaleur, de l'accord avec une idée". Dans ce cas, le modérateur soulagé peut proclamer: "Nous avons le consensus!"

Il ne s’agit pas d’un simple oui ou d’un simple non. Le groupe peut alors poser des questions comme "comment impliquer les gens et travailler ensemble?" ou "comment prendre des décisions qui reflètent autant que possible la diversité de l'Eglise?"

Le COE cherchait une nouvelle formule pour le déroulement des discussions et l'accord qui devait s'en suivre. Il s'est inspiré de la pratique de la "Société des Amis", les Quakers, une Église qui a une longue tradition de prise de décision par consensus; Il a également considéré les processus de décision d'autres Églises aux États-Unis; il a même observé les peuples aborigènes d'Australie, dont la culture en matière de décisions communautaires est étrangère au style parlementaire.

Cette réflexion a conduit le COE à adopter une nouvelle réglementation en 1994, que l'on a appelé "modèle de consensus". Mais les changements se sont poursuivis pendant longtemps. "Nous avons du changer nos manières occidentales de procéder". En effet
l'adoption de ce modèle a exigé un travail non négligeable de formation, aussi bien pour le modérateur (dont la responsabilité est grande) que pour les participants. "Onze ans plus tard, on apprend toujours!".

La question est apparue à l'occasion des travaux de la commission spéciale sur la participation orthodoxe. Cette commission cherchait des moyens de s'assurer que la voix orthodoxe soit bien entendue lors des décisions du COE. Le système parlementaire conduit souvent à ce qu'une voix minoritaire, même significative soit, en toute régularité, "perdante" lors d'un vote. Il s'agissait de trouver une alternative à ce système de vote.

Comme le secrétaire général, le pasteur Samuel Kobia, l'indiquait dans son discours aux délégués du 15 février, le temps était venu d'envisager un pareil changement. "Certaines Eglises membres ont déjà eu l'occasion de découvrir dans leur propre vie interne et dans leur témoignage, que prendre des décisions par consensus reflète mieux la nature de l'Eglise, telle que le Nouveau Testament la décrit," disait-il. "D'autres Églises membres affirment avec force que, dans un monde marqué par tensions, conflits et guerres, le COE peut apporter un témoignage non seulement par ses programmes, mais aussi par sa façon de conduire ses affaires".

Toutefois, si le consensus ne peut pas être atteint, mais que les délégués estiment qu'en raison de l'urgence du sujet, il faut aller de l'avant, on pourra passer au vote sur ce sujet, pour autant que 85% des membres soient d'accord - un cas que l'on imagine fort rare. Certains sujets, comme les élections, les finances ou les changements constitutionnels, feront toujours l'objet d'un vote.

"Ce n'est pas une baguette magique qui résoudrait tous nos problèmes, mais cela peut grandement aider le COE." (source et information : COE)

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