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2005-03-06 - RD Congo
NE PAS CÉDER À LA VENGEANCE.

Selon un religieux responsable du réseau Rodhecic, la réaction des troupes de l'ONU contre les groupes armés qui sévissent Ituri, a été « épidermique et inquiétante ».

"Il existe également un problème moral", a poursuivit le P. Minani, religieux jésuite, "car certains commandants des groupes armés de l'Ituri ont été nommés généraux par l'armée congolaise. En revanche, il est urgent d'établir, également au niveau international, qui manipule ces groupes armés en leur donnant des armes, un soutien, un entraînement".

"En dépit de la douleur éprouvée pour l'assassinat de 9 casques bleus, la MONUC doit éviter les logiques de règlements de comptes ou de représailles, comme l'a semblé l'opération militaire menée il y a deux jours dans la province de l'Ituri", a déclaré le P. Rigobert Minani Bihuzo, coordinateur à Kinshasa d'un réseau d'organisations des droits de l'Homme.

"Pour éviter que la MONUC se fasse justice seule, il faut avant tout savoir ce qui s'est passé. Car on ne connaît pas les détails de l'opération militaire. Il faut donc que soit menée une enquête indépendante", a affirmé le jésuite à l'agence missionnaire Misna. "Au Congo, nous avons besoin d'une justice qui ne se confonde pas avec les coupables, capable d'individualiser les responsabilités personnelles et non collectives".

La MONUC, conclut-il, "a un mandat clair de l'ONU: garantir la sécurité même en employant la force, pour permettre à notre peuple d'avoir les conditions indispensables à la pacification de la communauté", après une guerre qui, entre 1998 et 2003, a provoqué au moins 2,5 millions de morts.

La Mission des Nations Unies en République démocratique du Congo, la Monu, a lancé le 1er mars 2005 une offensive contre les groupes armés qui sévissent en Ituri, une province du nord-est du pays. Conduite par 250 soldats pakistanais et sud-africains, l'attaque a fait au moins 50 morts parmi les miliciens du Front nationaliste et intégrationniste (FNI), un mouvement de l'ethnie lendu, majoritaire dans la région.

Menée sous la direction de généraux congolais, cette opération musclée faisait suite à l'embuscade tendue le 25 février dernier à la Monuc dans les environs de Loga, une petite ville située à une trentaine de kilomètres de Bunia, la capitale de l'Ituri. Neuf Casques bleus originaires du Bangladesh y avaient trouvé la mort. (source et information : Agence Misna)

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