Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
26, 27 et 28 février 2005 (semaine 09)
 

-
2005-02-28 -
MÊME SANS PARLER, IL GUIDERA L'ÉGLISE.

Le pape Jean Paul II guidera l'Eglise "même sans parler" mais il ne doit pas sortir de l'hôpital "trop vite", conseille lundi le cardinal mexicain Javier Lozano Barragan.

"Même sans parler, le pape guidera l'Eglise. Ce n'est pas un problème. Mais, maintenant ne le laissons pas sortir de l'hôpital trop vite. Dans cette phase de convalescence, il faut être plus prudent et moins pressé. J'espère que l'on ne fera pas comme l'autre fois", lors de sa première hospitalisation début février qui a duré neuf jours, a déclaré le cardinal Barragan au quotidien "La Reppublica".

"Le pape démontre une force hors du commun. Il répond bien au traitement, il récupère (...) Les informations qui arrivent de l'hôpital sont optimistes. Ce sont les médecins qui décideront de sa sortie. Mais dans le cas présent la prudence n'est pas de trop. Je me permettrais seulement de conseiller d'être moins pressé de le faire rentrer au Vatican", a-t-il ajouté.

Pour lui, Jean Paul II continuera à guider l'Eglise "car il est doté d'une force incroyable, d'une volonté hors du commun et d'une lucidité extraordinaire"..."Au delà des infirmités et des problèmes de santé, le Saint Père a l'état d'esprit d'un jeune de vingt ans", a-t-il affirmé.

"Le mot démission ne fait pas partie du vocabulaire du pape. Il ira de l'avant tant que Dieu le voudra et avec l'aide de la Madonne. Le 'tout à toi' dédié à Marie, mère de Jésus, du message de l'Angelus de dimanche "ne laisse aucun espace au doute", a-t-il conclu.

Pour le cardinal Julian Herranz, dont les propos sont rapportés par le quotidien italien "La Stampa" du 27 février 2005, le pape ne peut pas démissionner comme le directeur d'une multinationale, Coca Cola ou General Motors. Le cardinal, président du Conseil pontifical pour l'interprétation des textes législatifs rejette l'idée d'une possible renonciation de Jean Paul II. Il a regretté que ce soit "une chose que l'opinion publique ait du mal à comprendre Les gens se disent : pourquoi ne démissionne-t-il pas, comme le ferait un manager ?".

Certes, "l'Église aussi est une multinationale, mais une multinationale guidée par le Saint-Esprit. Et nous croyons fermement en cela", a encore souligné le cardinal Herranz. "Si on évalue la situation en termes purement humains, on voit une grande entreprise guidée par une personne âgée et malade. Mais en réalité, cette personne, du point de vue de l'Église est en train d'accomplir une grande mission évangélisatrice. Elle démontre que dans un monde qui ne semble apprécier que la jeunesse,
la force, la beauté, le pouvoir, l'hédonisme et la richesse, la vieillesse et la maladie sont aussi une valeur".

"Nous sommes contents de savoir que sa santé s'améliore", a dit de son côté Mgr Josip Mrzljak, évêque auxiliaire de Zagreb, venu prier à la polyclinique Gemelli avec plusieurs autres membres de la conférence épiscopale croate en visite à Rome.

"Jean Paul II n'avait pas réalisé les conséquences de cette opération lorsqu'il a accepté de la subir," a déclaré le cardinal polonais Stanislas Nagy, 84 ans et très proche du pape, dans un entretien accordé en Pologne à l'agence italienne Ansa. "Le silence auquel il est contraint est une surprise pour lui", a assuré Mgr Nagy.

"Le pape va maintenant s'exprimer par ses silences", a doctement annoncé le cardinal italien Ersilio Tonini.

"Sa voix va manquer", lui a répondu un des dirigeants politiques italiens les plus éloignés du Vatican, le chef de Refondation communiste Fausto Bertinotti. "Je le dis en tant que non croyant. En ce moment de dialogue entre les civilisations, nous aimerions que la parole du pape ne fasse pas défaut", a-t-il déclaré au cours d'une réunion de son parti consacrée à la paix.
(source : presse - La Stampa et La Reppublica)

Retour aux dépèches