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7, 8 et 9 mars 2005 (semaine 10)
 

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2005-03-09 - Nigéria
UNE GRÈVE QUI GÊNE LES HÔPITAUX CHRÉTIENS.

Les grèves répétées des médecins du Nigéria cette année auraient coûté la vie à plus de 20 000 patients et fait porter un lourd fardeau aux hôpitaux chrétiens du pays qui sont surchargés.

Les morts enregistrées dans les hôpitaux gouvernementaux à travers le pays par "l'Association nationale des médecins" ont montré que les morgues de quatre hôpitaux publics d'Abuja, la capitale fédérale, sont pleines et qu'il n'y plus de place pour d'autres cadavres. Selon un rapport, la grève, qui a commencé en décembre dernier, a causé le retrait de plus de 40 000 patients des hôpitaux publics jusqu'à la mi-février. Par ailleurs, 6 000 victimes d'accident sont mortes, car elles n'ont pu être soignées à cause de la grève.

Dans la ville de Jos, au centre du Nigéria, trois grands hôpitaux chrétiens, l'hôpital de l'Église évangélique de l'Afrique de l'Ouest, la maternité de l'Église catholique romaine, et l'hôpital de l'Église du Christ au Nigéria, étaient submergés de patients et ne pouvaient pas en admettre d'autres, même ceux qui exigeaient des soins médicaux sérieux.

" L'Association chrétienne pour la santé" du Nigéria, qui compte plus de 300 institutions médicales et 3 000 services, est la plus importante du pays et traite au moins 40 % des 126 millions d'habitants. Yahaya Sadiq, responsable des relations publiques de l'hôpital national d'Abuja, a confié au correspondant d'ENI que la morgue de l'hôpital était pleine et que l'on ne pouvait plus accepter d'autres corps.

Dr Jerry Oguzie, président national de l'association des médecins, attribue ces morts à la gestion du gouvernement et à l'effondrement des services de soins de santé dans le pays. "La plupart de ces vies auraient probablement été sauvées si les médecins étaient à leur poste", a déclaré Dr Oguzie. "Il est malheureux que nous ayons un gouvernement qui laisse périr ses citoyens parce qu'il ne veut pas traiter des problèmes de ses médecins."

"Je dis qu'un docteur qui a faim est une personne malade qui ne peut s'occuper d'autres malades", a lancé Dr Oguzie. "Un docteur qui n'est pas en forme physiquement et psychologiquement ne peut pas faire un diagnostic correct. Il est très dangereux que ces médecins continent d'offrir leurs services."

Selon Dr Oguzie, les médecins du Nigéria ont travaillé plus de cinq mois sans être payés et comme ils ne pouvaient pas obliger leurs patients à payer, ils ont décidé de poursuivre la grève pour attirer l'attention du gouvernement sur leur situation. Les spécialistes se demandent pourquoi le gouvernement a tardé à se pencher sur les problèmes qui ont entraîné la grève des médecins.

Il y a trois ans, le gouvernement du Nigéria avait annoncé qu'il allait attribuer 100 millions d'euros aux services médicaux de huit grands hôpitaux dans le pays. Pourtant, les médecins rappellent que ces services datent du temps de l'accession de l'indépendance du Nigéria en 1960. En de nombreux cas, disent-ils, les médecins ont été obligés d'utiliser des bougies lors d'opérations à cause de la pénurie d'électricité.

Selon le professeur Eyitayo Lambo, ministre de la Santé, le gouvernement doit aux médecins 8 milliards de naira (60 millions de dollars EU), et il a mis tout en oeuvre pour payer les salaires en retard.
(source : fides - information : ENI)

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