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7, 8 et 9 mars 2005 (semaine 10)
 

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2005-03-09 - Inde
DEUX CENT CINQUANTE CHRÉTIENS "PASSÉS A TABAC".

Dans l'Etat du Rajasthan, le 19 février dernier, environ 250 chrétiens venus en train de l'État d'Andhra Pradesh ont été passés à tabac par 200 militants hindouistes.

L'incident s'est déroulé à 4 heures et demi du matin, lorsque les chrétiens sont descendus de leur train, en gare de Kota, où les extrémistes hindouistes étaient manifestement informés de leur arrivée. Les chrétiens, en majorité des jeunes aborigènes du district d'Anantpur, en Andhra Pradesh, ont échappé à leurs agresseurs en trouvant refuge dans les locaux de la police ferroviaire, laquelle les a placés quelques heures plus tard dans un train à destination de leur Etat d'origine.

Selon Mgr Samuel Thomas, président de "Emmanuel Ministries International", huit des chrétiens agressés ont été sérieusement blessés au cours de cette attaque. Par ailleurs, une religieuse catholique qui se trouvait dans le même train et qui descendait, elle aussi à Kota, bien que ne voyageant pas avec les 250 chrétiens a elle aussi été prise à partie par les militants hindouistes.

"Emmanuel Ministries International" est une organisation protestante fondée en Inde en 1960. Elle compte aujourd'hui 1.130 lieux de culte à travers le pays et 98 instituts de formation biblique, ainsi que plusieurs orphelinats. A Kota, l'institut de formation biblique qu'elle anime avait prévu une session pour 5.000 chrétiens devant débuter le 23 février. Le lendemain de l'incident du 19 février, 2.000 de ces personnes ont transité par la gare de Kota et, le 21 février, 250 autres personnes ont fait de même, sans rencontrer de difficulté. D'autres, arrivés à Kota par bus, ont été pris à partie par des militants hindouistes à la gare routière.

Selon Mgr Samuel Thomas, "les chrétiens subissent des persécutions religieuses au Rajasthan". Le responsable protestant reproche notamment à la police de ne pas mener l'enquête lorsque des chrétiens portent plainte et, au contraire, d'accabler les chrétiens lorsque ceux-ci sont mis en cause par d'autres. Au sujet des jeunes renvoyés chez eux, en Andhra Pradesh, il a dénoncé le fait que la police leur a fait signer des papiers rédigés en hindi, alors que les jeunes ne comprenaient que le telugu, la langue officielle de l'Andhra Pradesh. Au Rajasthan, les langues les plus usitées sont l'hindi et le rajasthani.

L'État du Rajasthan est dirigé par un gouvernement contrôlé par le Bharathiya Janata Party (BJP, Parti du peuple hindou), considéré comme l'expression politique de la mouvance extrémiste hindouiste. Les autorités de l'État mènent depuis quelque temps des enquêtes sur les activités "Ministries International". Ce travail a été confié au ministre des Affaires sociales de l'État, Madan Dilwar, et, depuis, plusieurs dizaines de fonctionnaires de ce ministère ont passé en revue les activités et les comptes de l'institut de Kota. Selon le ministre, "des citoyens éclairés de Kota" soupçonnent l'organisation chrétienne de procéder à des conversions en masse "sous couvert de sessions d'étude de la Bible". "Nous ne pouvons admettre que de telles activités soient menées sur le sol du Rajasthan," a déclaré Madan Dilwar.

Après l'incident du 19 février, Emmanuel Ministries International a reçu le soutien d'un responsable musulman local, Mohammed Saleem. Celui-ci a dénoncé le fait que l'administration poursuivait les victimes mais pas leurs agresseurs. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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