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7, 8 et 9 mars 2005 (semaine 10)
 

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2005-03-09 - Philippines
DÉFENDRE CE DON PRÉCIEUX.

Par une Lettre pastorale intitulée : "Défendre son don précieux" les évêques catholiques des Philippines ont pris position le 18 février dernier pour dire leur opposition à la politique de contrôle des naissances mise en place par l'administration Arroyo.

Ces dix dernières années, cinq lois touchant à la maîtrise de l'accroissement de la population et à "la santé reproductive"  selon les termes utilisés par les milieux favorables au contrôle des naissances, ont été discutées devant le Parlement philippin. Un projet de loi doit être prochainement présenté aux parlementaires, loi qui a été surnommée : "La loi pour la famille de deux enfants". Elle prévoit d'accorder des avantages aux couples limitant le nombre de leurs enfants à deux.

A chaque fois, les évêques ont fait valoir l'enseignement de l'Eglise en la matière. En juillet dernier, les évêques avaient déjà dit leur ferme opposition.
Par ce dernier texte, en date du 18 février, les évêques dénoncent la campagne "Ligtas Buntis" ('grossesse sans risque') lancée par le gouvernement le 21 février et le projet de "Loi sur la santé reproductive et la gestion de la population" dont le vote au Parlement a été recommandé le 22 février par la Commission des femmes de la Chambre des représentants.

La campagne ouverte le 21 février par les autorités durera un mois et s'est donné pour objet de prévenir « les grossesses trop nombreuses, trop fréquentes et à risque ». Des dépliants vont être distribués aux personnes de sexe masculin âgés de plus de 15 ans et aux femmes entre 15 et 49 ans, afin qu'elles disposent d' « un choix informé » et évitent ainsi de recourir à l'avortement.

Environ 15 000 personnels de santé ont été envoyés à travers le pays. Par groupe de trois (deux bénévoles plus une infirmière, un médecin, une sage-femme ou un membre d'un centre de santé), ils visiteront les gens, l'objectif étant de toucher deux millions de personnes. Par des questions sur l'usage ou non de « méthodes de planning familial  ils chercheront à répondre aux « fausses idées » véhiculées par la perception commune sur les méthodes de contraception. Selon le ministre de la Santé, Manuel Dayrit, les personnels de santé visiteront en priorité les populations des bidonvilles et les communautés aborigènes.


Selon Mgr Fernando Capalla, président de la Conférence épiscopale, la "campagne d'information sur la santé maternelle viole la vie privée et l'autonomie des couples et des familles" et représente "une profanation du caractère sacré du mariage et de la vie de famille". Au sujet du projet de loi, les évêques "condamnent la pression visant à nier la présence d'une vie humaine dès lors que la fécondation a eu lieu". Ils rappellent que "dès la fusion des cellules reproductrices du père et de la mère, qui suit l'acte conjugal, le fruit est déjà humain".

Face à la tâche que le gouvernement leur demande de remplir, les évêques rappellent aux personnels de santé que "[leurs] droits civiques et [leur] devoir de chrétiens" leur donnent "droit à l'objection de conscience". La liberté de croyance religieuse implique que les personnes ont "le droit d'agir selon leur croyance", notent les évêques.

Ils
redisent que les couples sont appelés à bâtir leur famille "sur le roc de la générosité chrétienne et du discernement". Ils soulignent que "la paternité responsable va au-delà du simple fait de pourvoir aux besoins matériels d'une famille". Celle-ci doit prendre en compte "la vérité fondamentale qui est au coeur de la vie humaine. Ils "appellent à un regard juste sur les conditions physique, économique, psychologique et sociale pour décider d'éduquer une famille nombreuse."   écrivent les responsables de l'Eglise des Philippines.

Dans ce pays de 83 millions d'habitants où l'accroissement de la population est de 2,3 % par an, 81 % des habitants sont catholiques. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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