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7, 8 et 9 mars 2005 (semaine 10)
 

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2005-03-09 - Estonie
UN PERPÉTUEL ÉTAT DE TENSION.

Les orthodoxes d'Estonie vivent dans un perpétuel état de tension du fait de la pression exercée par la patriarcat de Moscou, a déclaré le métropolite Stéphane, primat de l'Église orthodoxe d'Estonie du patriarcat oecuménique.

Dans  un entretien donné au quotidien de Tallinn "Eesti Päevaleht", il constate : "Vu de l'extérieur, on a l'impression que les problèmes entre nous sont résolus, mais, dans les faits, ils ne le sont pas du tout. De terribles pressions sont exercées sur notre Église, non seulement au niveau de l'Estonie, mais aussi à l'échelle de l'orthodoxie mondiale", a-t-il indiqué, affirmant encore que "le patriarcat de Moscou refuse systématiquement de participer à des rencontres panorthodoxes où notre Église est représentée".

Caractérisant cette situation comme "anormale", le métropolite a estimé qu'il s'agissait là d'un reste des mentalités de l'époque soviétique. "Nous savons bien que la juridiction de l'Église orthodoxe d'Estonie du patriarcat de Moscou est liée à toute la stratégie politique de la Russie vis-à-vis de l'Estonie et des autres États baltes", a-t-il dit, avant de rappeler que, lors de la visite officielle du patriarche de Moscou Alexis II en Estonie, en septembre 2003, ce dernier n'avait "rien fait, pas un seul geste, qui témoigne du moindre regret pour ce qui s'est passé en Estonie quand il était à la tête de cette Église".

Commentant la visite qu'effectuait au patriarcat de Moscou le président estonien Arnold Rüütel, du 20 au 22 janvier, le métropolite juge que "le président va à Moscou pour montrer que l'Estonie se comporte à l'égard des minorités de la même façon qu'à l'égard des autres citoyens d'Estonie".

La proclamation de l'indépendance de l'Estonie a abouti, en 1996, à l'émergence de deux entités ecclésiales parallèles, sur la base de l'ancien diocèse d'Estonie de l'Église russe, l'une qui bénéficie d'une certaine autonomie interne dans la juridiction du patriarcat de Moscou, avec à sa tête le métropolite Cornelius (Jacobs), l'autre qui a reçu du patriarcat oecuménique le statut d'Église autonome et a comme primat le métropolite Stéphane (Charalambidis) .

Sous des formes diverses, mais convergentes, ces pressions sont sensibles également dans d’autres pays en Europe occidentale, en particulier en France. Le métropolite Kirill  s’est ainsi rendu à Berlin et en Autriche. (pour information : SOP)

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