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10, 11 et 12 mars 2005 (semaine 10)
 

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2005-03-12 - France
A-T-ON LE DROIT DE BLESSER LES CONVICTIONS DES AUTRES.

Le tribunal de grande instance (TGI) de Paris a prononcé jeudi l'interdiction de la campagne d'affichage de la dernière publicité des créateurs de mode Marithé et François Girbaud qui détournait le sens du tableau de la Cène de Léonard de Vinci.

La Conférence des évêques de France, par le biais de l'association "Croyance et libertés", avait saisi en référé le TGI de Paris pour faire interdire les affiches de cette publicité qui, selon elle, portait atteinte à la foi des catholiques.
Le tribunal a estimé que le choix d'installer, "dans un lieu de passage obligé pour le public", cette "affiche aux dimensions imposantes, qu'aucun regard ne peut éviter, constitue un acte d'intrusion agressive et gratuite dans le tréfonds des croyances intimes"...."L'injure ainsi faite aux catholiques apparaît disproportionnée au but mercantile recherché", a souligné le tribunal.

En conséquence, le tribunal a interdit à l'annonceur, la société GIP, et à la société Decaux "d'afficher la photographie objet de la présente procédure, en tous lieux publics et sur tous supports". Cette interdiction s'accompagne d'un ordre d'interruption de tout affichage. Le tribunal a assorti "cette condamnation d'une astreinte de 100.000 euros par jour de retard, à compter du 3e jour suivant la signification" de cette ordonnance aux parties. Les deux sociétés se voient également condamnées à verser 10.000 euros au titre des frais de justice à l'association "Croyance et libertés".

La publicité en question représente une libre interprétation de la Cène de Léonard de Vinci (1498), évocation du dernier repas du Christ avant sa mort, dans laquelle les apôtres comme le personnage de Jésus sont des femmes habillées de vêtements de la marque, sur fond gris perle. Un seul homme, situé à la droite du personnage centrale, c'est-à-dire à la place occupée dans le tableau original saint Jean, apparaît, torse nu et de dos, habillé d'un "jean" et entouré des bras de l'une des "apôtres".

La Conférence des évêques de France juge cette publicité indécente car elle constitue, du fait de son caractère "mercantile", "une blessure à l'égard d'un élément fondateur pour les catholiques". Contrairement aux "référés" des communautés musulmanes il n'est pas question de "blasphème" à l'endroit de doctrines religieuses.

Le dernier repas du Christ au cours duquel il partage le pain et le vin avec ses disciples, est rituellement répété lors de la messe catholique et constitue ce qu'on appelle l'eucharistie, moment liturgique central de cette célébration. "Quand on banalise les actes fondateurs d'une religion, lorsqu'on touche aux choses sacrées, on crée une violence morale insupportable qui représente un danger pour nos enfants", a affirmé Me Massis, s'inquiétant de futures dérives : "demain, le Christ en croix qui vendra des chaussettes". (source : CEF)

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