Pour vivre au rythme de l'Eglise universelle.
FlashPress - Infocatho
16, 17 et 18 mars 2005 (semaine 11)
 

-
2005-03-18 -
QUAND LES NAZIS ARRÊTAIENT LES PASTEURS PROTESTANTS.

Les Églises allemandes ont commémoré le jeudi 17 mars le 70e anniversaire de l'arrestation de 500 pasteurs protestants par la police nazie et la Gestapo pour avoir lu une proclamation antinazie en chaire. 

"Ce fut un événement unique dans l'histoire de la lutte de l'Église confessante avec les leaders du troisième Reich", estime l'Union des Églises évangéliques d'Allemagne dans la déclaration diffusée pour marquer cet anniversaire. 

On est plus au fait de l’opposition de certains prêtres catholiques à cette même époque, prêtres qui d’ailleurs ont été internés dans les camps qui venaient d’être créés : en particulier Dachau en 1933 et Büchenwald en 1937.

Mais l’arrestation des pasteurs est à peine connue, déplore Wilhelm Hüffmeier, président du bureau à Berlin de l'Union qui regroupe 13 Églises protestantes régionales d'Allemagne.

Ces pasteurs furent arrêtés le 17 mars 1935 après avoir lu une "lettre aux paroisses" mettant en garde contre "le danger mortel d'une nouvelle religion" dans laquelle "le sang et la race, la nationalité, l'honneur et la liberté sont devenus des idoles." La déclaration avait été approuvée deux semaines auparavant par le Synode prussien de l'Église confessante, un groupe de protestants allemands opposés à la politique religieuse menée par Hitler. Le synode avait appelé les pasteurs à la lire en chaire. 

Le ministre de l'Intérieur de l'époque, Wilhelm Frick, avait qualifié cette déclaration "d'attaque sournoise contre le gouvernement et la nation allemande" qui méritait des poursuites criminelles. Refusant de céder aux menaces de la police secrète nazie, la Gestapo, et de la police locale, environ 500 pasteurs ont lu la déclaration et ont été emprisonnés. Selon certaines sources, ils étaient même 700. Le ministre de l'Intérieur qui, selon plusieurs historiens, était allé trop loin, a libéré la plupart des pasteurs quelques jours plus tard. 

Pourtant, relève Wilhelm Hüffmeier, "dans la lutte de l'Église contre Hitler, il n'y eut plus de protestation et de manifestation communes comparables à celle-ci contre l'idéologie pernicieuse du national-socialisme". Il a rappelé que l'arrestation 18 mois plus tard de Friedrich Weissler, un responsable d'Église qui avait adressé un mémorandum à Adolf Hitler contenant des critiques similaires, n'avait pas provoqué une telle réaction de l'Église. "Au contraire, Freidrich Weissler est resté emprisonné et a été tué le 19 février 1937 au camp de concentration de Sachsenhausen". Il est aujourd'hui considéré comme le premier martyr de l'Église confessante. (source : apic/ENI)

Retour aux dépèches