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21, 22 et 23 mars (semaine 12)
 

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2005-03-23 - Sénégal
LES MINISTRES HUÉS PAR DES MILLIERS DE JEUNES DE LA JMJ.

8 ministres ont été hués par des milliers de jeunes en colère qui n’avaient pu assister à la cérémonie d’ouverture de la JMJ de Zinguinchor, disant ainsi leur réprobation devant "le manque de considération du gouvernement à notre égard".

L'imposante délégation de huit ministres qui était venue représenter le gouvernement à la Journée mondiale de la jeunesse à Ziguinchor a ainsi eu droit à un accueil que l'on pourrait appeler, des plus "vexants".

En plus d'avoir copieusement hué les ministres, les jeunes catholiques ont vidé les lieux au moment où le chef de la délégation prenait la parole. Une manière de faire payer au gouvernement les tracasseries subies par les jeunes pèlerins lors de la traversée de la Gambie. La délégation gouvernementale qui prenait part à la messe donnée hier dans le cadre des Journées Mondiales de la jeunesse en gardera longtempsla mémoire.

Car la demi-douzaine de ministres conduits par le ministre de l'Intérieur Me Ousmane Ngom a eu droit à un accueil particulier. Les jeunes, apparemment déçus par ce qu'ils appellent "le manque de considération du gouvernement à notre égard", ont tenu à le faisant savoir aux représentants de l'État.

Au premier rang de ces tracasseries, il y a eu la traversée du bac de Farafégné en Gambie, où les représentants de l'État sénégalais se sont montrés désinvoltes. Ils étaient plusieurs milliers de jeunes à connaître les déconvenues d'une traversée qui ressemblait à un parcours du combattant. Plus de 4 mille jeunes catholiques ont ainsi dû attendre plusieurs heures, s'ils n'ont pas tout simplement passé la nuit, pour se rendre à Ziguinchor. Plusieurs délégations n'ont pu assister à la cérémonie d'ouverture. Ce qui a fortement irrité les jeunes qui engagent ainsi la responsabilité des pouvoirs publics.

Le chef de la délégation gouvernementale, Ousmane Ngom, qui devait prononcer un discours a été accompagné de coups de sifflets et de cris de colère tout au long des dizaines de mètres qu’il devait parcourir pour se rendre au micro. Par cette réaction, les jeunes ont voulu, ainsi qu'ils l'ont expliqué, dénoncer le silence des autorités face aux difficultés qu'ils ont enduré avant et pendant cette grande manifestation.

Cette délégation gouvernementale de haut niveau comprenait, outre le ministre de l'Intérieur, les ministres de la Recherche scientifique, Christian Sina Diatta, des télécommunications, Joseph Ndong, de la Jeunesse, Aliou Sow, de la Santé Issa Mbaye Samb, du Développement social, Aïda Mbodj, de l'Enseignement technique, Georges Tendeng et du secrétaire général de la présidence de la République, Abdoulaye Baldé.

"Les autorités n'ont aucune considération pour notre communauté", ont martelé plusieurs jeunes interrogés après cet incident. Non satisfaits du traitement qu'ils ont réservéaux représentants du gouvernement, la plupart des jeunes catholiques ont même quitté les lieux avant le discours de Me Ousmane Ngom.

Une attitude qui n’a pas tardé à porter ses fruits. Le ministre de l'Intérieur, a décidé de faire emprunter aux jeunes la route de contournement qui passe par Tambacounda pour éviter les tracasseries de la transgambienne, ce qui avait été négligé pour le voyage aller. Une décision suivie de mesures d'accompagnement comme le renforcement en carburant, en eau et en nourriture.

Si l'annonce de ces mesures a réussi à arracher quelques applaudissements à un public clairsemé, elle cache mal cependant le désarroi des autorités qui ne doivent pas être très fières de leurs homologues gambiennes. Ces dernières avaient pourtant été contactées à temps, si l'on en croit l'archevêque de Dakar, Mgr Théodore Adrien Sarr, qui a déploré les tracasseries rencontrées par les jeunes.

Il a exhorté les autorités des deux pays à prendre toutes les dispositions pour régler définitivement ce problème récurrent. Par contre ces milliers de jeunes qui ont par ailleurs délivré un certificat de satisfecit au maire de Ziguinchor, Robert Sagna et au gouverneur Mame Birame Sarr. (source et information : Allafrica)

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