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24, 25 et 26 mars (semaine 12)
 

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2005-03-26 - El Salvador
L'HOMMAGE A L'ÉVÊQUE DES PAUVRES.


"Au nom de Dieu et au nom de ce peuple souffrant, dont les plaintes montent au ciel toujours plus tumultueuses, je vous supplie, je vous prie, je vous ordonne: stopper la répression !"

C'est ce que Mgr Oscar Arnulfo Romero avait lancé aux militaires, dans sa dernière homélie, à la veille de son martyre, le 24 mars 1980, lorsqu'il fut tué par balle alors qu'il célébrait la messe dans la chapelle de l'Hôpital de la Divine Providence à San Salvador.

Vingt cinq ans plus tard, le Salvador évoque aujourd'hui le souvenir de son évêque avec un "pèlerinage silencieux" de la Basilique du Sacré Cœur à la Cathédrale. En raison de la coïncidence avec le Jeudi Saint, la messe traditionnelle en sa mémoire sera célébrée le 2 avril, présidée par le cardinal Oscar Rodríguez Maradiaga, archevêque de Tegucigalpa (Honduras); des nombreux fidèles, en provenance de plusieurs pays, sont déjà arrivés dans la capitale pour rendre hommage à l'évêque martyr, en visitant la petite maison que Mgr Romero a fait construire dans la cour d'un hôpital pour les malades de cancer.

La dépouille de Mgr Romero a été transférée dans la crypte située dans la partie inférieure de la Cathédrale. "un lieu bien plus digne", comme l'a souligné l'archevêque de San Salvador, Mgr Fernando Sáenz, où sera érigé un monument funèbre réalisé par le sculpteur italien Paolo Borghi. Ces dernières semaines, monseigneur Vincenzo Paglia, évêque de Terni et postulateur du procès canonique, a déclaré que la cause de béatification de l'archevêque de San Salvador "est dans une phase cruciale positive".

Mgr Paglia, qui se trouvera à San Salvador le 2 avril, a rappelé que "Romero n'était pas un évêque révolutionnaire, mais un homme de l'Église, de l'Évangile et donc des pauvres".

Sur le front des enquêtes, à 25 ans de sa mort, les assassins de Mgr Romero n'ont pas été identifiés; les responsables ne pourraient pas toutefois être poursuivis en raison d'une amnistie décrétée en 1993 par le président alors en charge, Alfredo Cristiani, au profit de tous les militaires accusés de crimes et violations des droits humains durant la guerre civile (1980-1992).

Une Commission de la Vérité instituée par les Nations Unies, peu avant que n'entre en vigueur l'amnistie, avait conclu que le commanditaire de l'homicide fut Roberto D’Abuisson, fondateur des "escadrilles de la mort" et du parti qui était alors au pouvoir, l'Alliance républicaine nationaliste (Arena). (source et information : Agence Misna )

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