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2005-03-26 - Russie
OU COMMENCE ET OU S'ARRÊTE LA LIBERTÉ D'EXPRESSION.

Actuellement en Russie nombreuses sont les discussions qui se déroulent sur la liberté d’expression et les droits des croyants à faire respecter leurs convictions. Où commencent et où s’arrêtent cette liberté.

Selon le premier camp de ceux qui se veulent être les champions de la liberté d’expression, la décision de la Cour de Justice de Moscou doit déterminer si la Russie restera un État séculier ou glissera dans l'obscurantisme religieux. Les tenants de l'autre camp estiment qu'aucun intellectuel n'a le droit d'offenser les croyants avec impunité.

C’est pourquoi ces derniers ont intenté une action juridique contre les organisateurs d'une exposition qu'ils jugent scandaleuse, intitulée : "Prenez garde à la religion!"  et qui s’est tenue au "centre Andrei Sakharov" de Moscou, où un triptyque dépeint le Crucifixion sur une croix, avec une étoile juive et une swastika . Mais c’est surtout l'image du Christ-sauveur sur une publicité d'affiche de coca-cola qui choque le plus. Les visiteurs pouvaient mettre leurs visages dans un trou ouvert à la place du Christ dans une icône grandeur nature énorme.

Selon Yuri Samodurov, directeur du centre Sakharov, la figure principale des trois peuples sur l'épreuve, ne sont pas censées vouloir offenser les croyants. Pour lui, elle respectait même leur foi. A cette occasion, il mit en garde contre n'importe quel fondamentalisme religieux, que ce soit orthodoxe ou islamique, qui veut" fusionner" la religion et l'État. Il est vrai que pour toute une partie de l’opinion, les arguments de Samodurov sont tout à fait d’actualité quand on considére le rôle croissant de la religion dans la Russie d'aujourd'hui.

Après 70 ans de persécution quand des églises ont été détruites ou transformées en écuries, l’Orthodoxie en Russie passe par une période de Renaissance. Le clergé sont les participants indispensables aux événements nationaux importants, et les politiciens de tous les rangs assistent très souvent aux offices religieux.

Dans le même temps on assiste à l’érosion de  l'espace idéologique et l'érosion de la morale. L’Église se place de plus en plus en garant national des valeurs de famille et des principes moraux, se voulant être ainsi une force réunissant la nation. Pour Samodurov et ses partisans, il serait préférable que l’Église s’éloigne de cette attitude dangereuse pour un État qui se veut "séculier".

Plusieurs organismes des droits de l'homme ont adopté récemment une déclaration "pour la liberté religieuse" dans le sens de Samodurov. Leurs auteurs notent que la religion est "une question privée", et ils condamnent le plan des autorités pour mettre en place des cours religieux. Ils exigent même l'exclusion du mot "Dieu" dans l’enseignement public.

Beaucoup d'intellectuels russes voient, comme un signe alarmant, la puissance et l'influence croissantes de l’Orthodoxie jusque dans la Constitution russe.

Le verdict de la Cour doit être donné le 28 mars et il peut devenir un indicateur important des sentiments publics régnant aujourd'hui en Russie, ce pays qui fut "l'ancienne maison de l'athéisme". (source et information : RIA novosti)

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