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30, 31 mars et 1 avril 2005 (semaine 13)
 

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2005-04-01 - Angola
ELLES RESTERONT MALGRÉ L'ÉPIDÉMIE DE MARBURG.

“Hier il y a eu trois autres décès à l'hôpital de Uige à cause de la fièvre hémorragique et la situation est grave: les soeurs italiennes ont décidé malgré tout de rester au côté des plus pauvres, surtout dans cette phase de grave urgence".

C'est ce qu'a déclaré soeur Anna Cecilia, supérieure provinciale en Angola des Soeurs de la Providence de Vérone: malgré l'épidémie du virus de Marburg, similaire à l'Ebola, les missionnaires restent dans la province angolaise où la contamination a déjà causé 120 victimes, selon le dernier bilan officiel.

Même les frères capucins, présents dans la zone, ont écarté l'invitation adressée par leurs supérieurs de se replier par précaution sur la capitale Luanda: “Nos missionnaires sont au nombre de 20, dont huit italiens. Mais aucun d'entre eux ne souhaite quitter la zone”, confirme le supérieur régional, père Graziano de Angeli, contacté à Luanda. La province nord-orientale de Uige, à environ 350 kilomètres au nord de la capitale, est l'épicentre de l'infection provoquée par le virus de Marburg, un virus au taux de mortalité élevé contre lequel il n'existe aucun remède.

“Deux soeurs italiennes et une angolaise travaillent dans l'hôpital de Uige, avec lesquelles nous sommes en contact. Notre congrégation est présente en Angola depuis 51 ans et ce n'est certainement pas le moment d'abandonner les malades qui ont besoin de soins", ajoute soeur Anna Cecilia.

Dans cette zone travaillent aussi les volontaires de Médecins pour l'Afrique-Cuamm de Padoue, qui ont déjà subi une perte dans leurs rangs, celle de la pédiatre Anna Bonino, morte jeudi dernier après avoir été contaminée par le virus à Uige. "Le manque de mesures de sécurité adéquates pour le personnel sanitaire a contraint l'hôpital à réduire ses activités, quelques infirmiers s'étant refusés d'entrer en service".

La peur de la contamination, au sein de la population, demeure grande; entre temps, les autorités ont lancé une vaste campagne de sensibilisation, également par le biais de radios locales, principal moyen de communication, pour informer la population de cette région, frontalière de la République démocratique du Congo. “Nous avons également appris que le gouvernement a décidé de limiter l'accès à la zone de contamination, en renforçant les contrôles sanitaires" dit le P. De Angeli.

La tension est haute dans d'autres localités de la province, où les missionnaires italiens sont également présents: Makela, Kangola, Negage, sont les autres petits foyers d'un virus qui a désormais mis en état d'alerte tous les pays voisins. Quelques cas du virus de Marburg ont été signalés ces derniers jours à Luanda aussi et à Cabinda, l’enclave angolaise en République du Congo, mais en réalité tous les cas provenaient de Uige.

“Nous savons que des équipes d'épidémiologie locales et étrangères sont à l'oeuvre, mais la préoccupation reste grande et le besoin en aides sanitaires est urgent" conclut soeur Anna Cecilia. Après les précautions adoptées dans l'ex-Zaïre voisin, des mesures urgentes ont également été introduites au Congo Brazzaville (République du Congo), qui a également une frontière commune avec la région angolaise de Cabinda, et au Kenya, bien que distant de plusieurs milliers de kilomètres de la zone contaminée. (source et information :
Agence Misna)
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