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28 et 29 mars 2005 (semaine 13)
 

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2005-03-29 -
LA JORDANIE INTERVIENT AUPRÈS DU PATRIARCHE IRÉNÉE


La Jordanie, qui se considère comme garant des lieux saints musulmans et chrétiens à Jérusalem, a demandé à l'Église grecque orthodoxe de la Ville sainte de s'expliquer sur la vente controversée de bâtiments à des investisseurs juifs.

Le ministre de l'Intérieur jordanien, Samir Habashneh, a rencontré lundi le patriarche de Jérusalem, Mgr Irénée Ier, et lui a "donné trois jours pour remplir plusieurs conditions", a déclaré mardi à l'AFP le député grec orthodoxe Awdeh Qawass.

Mgr Irénée a démenti avoir vendu à des juifs des biens de son Église. "Il n'y a pas eu la moindre vente. S'il y en avait eu, elles seraient le fait de personnes non habilitées à cela, et le patriarcat oeuvrerait pour les rendre nulles et non avenues", a-t-il déclaré le 24 mars.

Durant la rencontre d'Amman, M. Habashneh a affirmé au patriarche que son gouvernement, "agissant sur instruction du roi Abdallah II, est soucieux de protéger la propriété et les intérêts de l'Église". Le ministre a rappelé à son interlocuteur que l'Église grecque orthodoxe se devait de respecter la loi de 1958, et demandé la réactivation du conseil de religieux et de laïcs pour gérer les affaires de l'Église et l'annulation des procurations.

En vertu de leur traité de paix en 1994, Israël reconnaît à la Jordanie un "rôle historique" dans l'administration des lieux musulmans de Jérusalem. Il stipule qu'"Israël accordera une haute priorité au rôle historique joué par la Jordanie dans la garde des Lieux saints de l'islam lorsque les négociations sur le statut permanent auront lieu".

Si le patriarcat n'a effectivement pas vendu des parts de son patrimoine, il a recouru à la "location pour 99 ans" de certains de ses biens, ce qui "revient exactement à une cession". Cela contribue dans les faits à la "colonisation (juive) de Jérusalem-est", car ce genre de baux garantit aux locataires un droit de préemption sur les biens, a estimé Ismat Sabri, le chargé d'affaire palestinien. "Tout patriarche doit comprendre qu'il y a une ligne rouge qui s'appelle cession du patrimoine", y compris via des locations à long terme, "car il s'agit en fait de terre palestinienne", a-t-il insisté. (source : patriarcat)

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