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14, 15 et 16 avril 2005 (semaine 15)
 

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2005-04-16 - Chine

DES MESSAGES QUI NE SONT QUE D'APPARENTES AMÉLIORATIONS.

En dépit de messages de condoléances envoyés au Vatican à l'occasion de la mort de Jean-Paul II, une amélioration rapide des relations entre Pékin et le Saint-Siège paraît improbable.

Le v
endredi 1er avril, face à l'imminence de la mort du pape Jean-Paul II, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères avait exprimé « la préoccupation » du gouvernement chinois. « Nous sommes informés de l'état de santé du pape. Nous exprimons notre préoccupation. Nous espérons qu'il recevra un bon traitement médical et que sa santé sera rétablie  avait dit le porte-parole à Pékin.

Le dimanche 3 avril, après la mort de Jean-Paul II, survenue samedi soir, la Conférence des évêques catholiques « officiels » de Chine a envoyé un télégramme au Collège des cardinaux, à Rome, pour exprimer ses « profondes condoléances » au nom des « quelque cinq millions de catholiques en Chine ».

Le lendemain, 4 avril, c'était au tour d'un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères de faire part des « condoléances » de la Chine après le décès du pape.

Pour un certain nombre d'observateurs de l'Eglise en Chine, l'ensemble de ces messages, pour significatifs qu'ils puissent être, ne doivent pas laisser penser que les relations entre le Saint-Siège et la Chine populaire sont susceptibles d'être normalisées dans un proche avenir.

Le 3 avril, à Hongkong, Mgr Joseph Zen Ze-kiun, évêque du diocèse catholique de Hongkong, a déclaré, lors d'une conférence de presse tenue quelques heures après le décès de Jean-Paul II, que le Saint-Siège avait manifesté avec constance le désir d'ouvrir des négociations avec la Chine, mais que Pékin n'avait jamais répondu à ces appels. Mgr Joseph Zen a ajouté que Jean-Paul II souhaitait se rendre en Chine et qu'il avait prié « chaque jour » pour la Chine.

L'évêque de Hongkong a rappelé qu'il avait été un temps envisagé que le pape se rende à Hongkong en 1999 pour promulguer l'exhortation apostolique Ecclesia in Asia , publiée à la suite du Synode des évêques pour l'Asie, tenu à Rome au printemps 1998. Finalement, Jean-Paul II avait été à New Delhi pour cela. Pour Mgr Joseph Zen, cette impossibilité du pape à poser le pied en terre chinoise est source de « regrets ».

Le même jour, à Pékin, une courte dépêche de Xinhua, l'agence de presse officielle, a informé des condoléances envoyées par la Conférence des évêques « officiels ». La dépêche citait l'Association patriotique des catholiques chinois. Selon cette dépêche, le message de condoléances était envoyé de manière conjointe par la Conférence des évêques « officiels » et l'Association patriotique. « Le décès du pape Jean-Paul II est une nouvelle très triste (.). C'est une grande perte pour les efforts d'évangélisation de l'Eglise universelle"  pouvait-on lire dans ce message, qui ajoutait que les catholiques de Chine priaient pour le repos éternel de l'âme de Jean-Paul II.

Mais le gouvernement chinois n'a pas « officiellement » envoyé un message de condoléances au Saint-Siège. Pékin souhaite améliorer ses relations avec le Vatican et mettant deux conditions à cela : la rupture des relations diplomatiques existant entre Taiwan et le Saint-Siège, qualifiées de « prétendues relations diplomatiques  ainsi que la non-ingérence dans les affaires intérieures chinoises sous prétexte de religion.

Le porte-parole du ministère des Affaires étrangères a rappelé que la Chine espérait « que, sous le prochain pontificat, le Vatican créerait les conditions pour une amélioration des relations avec la Chine ajoutant que c'était au Vatican de prendre l'initiative en « réglant le problème de Taiwan ». « Le successeur de Saint Pierre devrait assumer ses responsabilités pastorales pour introduire Jésus Christ auprès du milliard trois cents millions d'habitants du pays  a-t-il encore affirmé, exprimant l'espoir que le prochain pape pourra « prendre en compte l'inculturation de l'Eglise de Chine » et lui permettre de s'adapter à son « environnement socialiste ».

Pour la plupart des observateurs, il est peu probable que le dossier des relations diplomatiques aboutisse rapidement. Selon le P. Gianni Criveller, chercheur au Centre d'études du Saint-Esprit du diocèse de Hongkong, le principal obstacle à la normalisation des relations tient au problème de la liberté religieuse en Chine, et en particulier à la question de la nomination des évêques.

Au cours de son pontificat, Jean-Paul II a écrit à plusieurs reprises aux dirigeants chinois, à Deng Xiaoping en 1983, à Jiang Zemin dans les années 1990 et à Hu Jintao en 2003. Selon les informations disponibles, le pape n'a jamais reçu de réponse à ses courriers. (source et information : Eglises d'Asie-EDA)

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