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11, 12 et 13 avril 2005 (semaine 15)
 

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2005-04-13 -

L'HISTOIRE ET LE DÉROULEMENT DE L'ÉLECTION DU PAPE.

Afin d'éviter les ingérences extérieures dans l'élection du pape, il fut decidé au XIIIème siècle que ces élections se dérouleraient dans un lieu fermé, en "mettant sous clef", les cardinaux électeurs, "cum clave".

Le conclave est le lieu où sont enfermés les cardinaux rassemblés pour élire le pape. Par extension, il désigne l'assemblée elle-même.

Depuis 1274, en effet, les cardinaux sont enfermés, et, depuis le XVIe siècle, dans la chapelle Sixtine, au Vatican, pour procéder à l'élection pontificale. Cette mesure a été prise à la suite de l'élection mouvementée de Grégoire X, en 1271, qui avait duré près de 3 ans, le conclave se tenant à Viterbe. Au bout de 2 ans et 9 mois, les autorités romaines avaient emmuré les cardinaux, et ôté le toit de la salle où ils se réunissaient et menacé de les affamer, pour les pousser à une solution. Les cardinaux déléguèrent alors cette décision à une commission de six membres.

Pour éviter de nouvelles élections à rallonge, Grégoire X décida lors du concile de Lyon II de garder le principe de l'enfermement (décret Ubi periculum). Il y ajouta de nouvelles restrictions : au bout de 5 jours de conclave, les cardinaux étaient réduits au pain, au vin et à l'eau, ils devaient vivre en commun sans séparation dans la pièce — ce qui provoqua un tollé parmi les cardinaux.

En 1276, Jean XXI suspendit les mesures de Grégoire X et les vacances longues du siège pontifical reprirent, jusqu'à ce que Boniface VIII réinstaure le Ubi periculum. Depuis lors, toutes les élections pontificales ont eu lieu en conclave.

Après chaque scrutin, les cardinaux communiquent les résultats au reste du monde par l'intermédiaire d'une cheminée. En effet, le résultat du vote est annoncé soit par une fumée noire (vote non concluant), soit par une fumée blanche (vote concluant). En cas de fumée blanche, le conclave peut prendre fin et le nom du pape peut être annoncé au monde. Le feu est traditionnellement un feu de paille. Celle-ci est mouillée quand il faut produire une fumée noire.

Les cardinaux n'ont pas le droit de communiquer avec l'extérieur et prêtent serment de conserver le secret. Mais, pour cette élection et selon les dispositions de Jean Paul II, l'espace du conclave sera élargi à l'ensemble de la cité du Vatican, a annoncé Mgr Piero Marini, maître des célébrations liturgiques. Tout en restant soumis à l'interdiction de tout contact avec l'extérieur, les cardinaux ne seront plus enfermés dans un seul lieu. Reste l'interdiction d'entretenir tout contact avec l'extérieur, ni par téléphone portable, ni par messagerie électronique, ni même en écoutant la radio.

Auparavant, en effet, des compartiments individuels étaient aménagés à même la chapelle Sixtine et ses dépendances immédiates. C'est Jean-Paul II qui a décidé en 1994 de faire aménager la maison Sainte-Marthe, dotée d'un équipement hôtelier plus confortable. Ils pourront se déplacer librement de la chapelle Sixtine à la maison Sainte-Marthe, lieu de leur hébergement dans l'enceinte du Vatican, soit en minibus, soit à pied. Il y a un kilomètre de distance.

Avant le début du vote, les 115 cardinaux prêteront serment, une main sur l'Évangile, jurant de respecter le caractère secret des délibérations. Puis le maître des cérémonies prononcera le "extra omnes" (tous dehors) en direction des non électeurs.

Quatre scrutins sont prévus deux durant la matinée et deux durant l'après-midi.
Les cardinaux prendront soin de masquer ler écriture sur leuyr bulletin et le glisseront dans un calice.

Pour le dépouillement, selon un geste ancien, chaque bulletin sera perforé et enfilé avec les autres. A chaque tour sans résultat, c'est-à-dire si aucun nom ne réunit les deux tiers des voix plus une, les bulletins de vote et les annotations seront brûlés avec de la paille et une fumée noire s'échappera par le tuyau de poêle qui surmonte la Chapelle Sixtine.

Lorsque la fumée qui s'en échappe est blanche, la foule qui attend place Saint-Pierre sait que le conclave est fini et que saint Pierre a un nouveau successeur. Pour la première fois, par décision des cardinaux le 5 avril 2005, les cloches de la bassilique Saint Pierre sonneront à toute volée, ceci afin d'éviter toute confusion, comme ce fut le cas, une fois ou l'autre.

A l'intérieur de la chapelle Sixtine, le Cardinal-doyen, le cardinal Ratzinger, prendra soin de demander à celui qui vient d'être élu s'il accepte son élection, et de quel nom il souhaite désormais être appelé.

Les cardinaux s'avanceront ensuite en ordre protocolaire "pour rendre hommage et faire acte d'obédience au nouveau souverain pontife" avant de chanter le "Te Deum" qui est un hymne d'action de grâce.

Le premier des cardinaux diacres, le cardinal Pio Laghi, sortira sur le balcon de la basilique Saint-Pierre et lancera à la foule la formule consacrée : "Habemus Papam" ("Nous avons un pape"). Il donne en latin le nom du nouveau pontife. Pendant ce temps le nouveau pape aura revêtu l'une des trois soutanes blanches, préparées selon trois tailles éventuelles. Le pape sort alors saluer les fidèles assemblés et leur donner la première Bénédiction apostolique Urbi et Orbi ("à la ville et au monde").

Quelques jours après l'élection a lieu dans Saint-Pierre la messe d'intronisation du nouveau pape. Au seuil de cette messe, l
e cardinal camerlingue, qui expédiait les affaires courantes de l’Église pendant l'intérim, remet au nouveau pontife le pallium, insigne de sa tâche. Cette étole de laine blanche est le seul ornement sacré porté par le pape, emblème de son pouvoir, depuis l'abandon de l'imposante tiare pontificale. Les cardinaux viennent s'agenouiller les uns après les autres devant le successeur de saint Pierre en signe d'obédience. Le nouveau pape délivre ensuite une allocution à l'intention des fidèles du monde entier. (source : Service de presse du Vatican-VIS)

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