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17, 18 et 19 avril 2005 (semaine 16)
 

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2005-04-19 - RD Congo
L'ÉVÊQUE DE BUNIA PRÔNE LA RÉCONCILIATION.

Mgr Dieudonné Uringi, le nouvel évêque de Bunia, au Nord-est de la RD Congo veut prôner la réconciliation là où son prédécesseur a été accusé de prendre partie dans les conflits ethniques.

Mgr Uringi a été n
ommé à la veille de la mort du pape Jean Paul II, le 1er avril. Son prédécesseur Mgr Léonard Dhejju, de l'ethnie hema, avait été poussé à la démission après avoir été accusé de prendre partie en faveur des milices issues de sa communauté hema dans le conflit qui les opposait à celles de l'ethnie Lendue. Cela faisait trois ans que le diocèse de Bunia était privé d'évêque.

Selon un rapport des Nations unies de juillet 2004, Mgr Dhejju"non seulement favorisait son propre groupe ethnique au sein de l'Eglise, mais aurait également été en étroit contact avec les commandants des milices hem".

La tâche du nouvel évêque, très respecté à Bunia, est de redorer le blason de l'Eglise catholique, qui attirait il y a quelques années 60% de la population du diocèse, mais qui  a perdu de nombreux fidèles au profit de nouvelles Églises protestantes, qui prolifèrent ici comme ailleurs en Afrique, ou de l'islam, qui a plutôt bonne réputation dans la région.

Aujourd'hui, en dépit des tensions encore fortes dans ce district de l’Ituri où plus de 60.000 personnes, essentiellement civiles, ont été tuées depuis 1999, Mgr Urringi est fier d'habiter dans une maison que n'entourent ni barrières ni fil barbelé. «Ce sont mes ouailles qui sont mes protecteurs » Il n'est ni Hema ni Lendu, les deux ethnies qui représentent ensemble près de 40% de la population de l'Ituri et qui se sont déchirées ces dernières années, mais Alur, groupe plus important et beaucoup moins impliqué dans le conflit.

Avant de reconnaître : "Beaucoup de religieux ont perdu leur famille dans le conflit, il se peut que certains n'aient pas réussi à résister à cette force diabolique qui se propageait". De toutes les manières, conclut-il, «le fait que nos chrétiens aient participé aux massacres signifie que quelque chose n'a pas marché».

Dans le même temps, sont enregristrés les premiers résultats positifs du programme de désarmement organisé par les Nations-Unies dans l’Ituri, où sont impliquées une dizaine de milices à base ethnique, et qui a fait jusqu’à présent plus de 60.000 morts. D’après l’ONU, plus de 10.000 miliciens ont remis les armes à la Mission des Nations-Unies au Congo (MONUC).

Parmi ces miliciens, il y avait 251 enfants soldats. Ces jeunes sont considérés par les autorités non pas comme des combattants, mais comme des victimes des milices, parce qu’ils ont été enlevés pour devenir des esclaves au service des miliciens adultes. Les enfants sont en effet employés comme cuisiniers, comme porteurs, et les filles comme "épouses".

Les miliciens adultes qui se sont rendus ont été envoyés dans un camp de transit où, après un séminaire d’information, ils pourront choisir librement entre l’intégration dans la nouvelle armée congolaise, et le retour à la vie civile. (source et information : Allafrica/Agence Fides)

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