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17, 18 et 19 avril 2005 (semaine 16)
 

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2005-04-19 -
IL A CHOISI BENOIT XVI....

Le nom que choisit le nouveau pape, après son élection, est souvent considéré comme un signe de son programme. Et pour Benoît XVI, ce n'est pas anodin.

Comme le marque la tradition biblique pour Abraham, donner un nom pour Dieu, c’est aussi marquer sa volonté d’être à la base de l’appel qui est le sien envers ce serviteur qu’il choisit. Le premier des papes, l'apôtre Pierre, est aussi le premier à changer de nom. C'est Jésus qui change le nom de Simon en celui de Pierre, par l'un des jeux de mots les plus célèbres de l'histoire: "Tu es Pierre et sur cette pierre j'édifierai mon Eglise".

Le nouveau nom du pape se veut en quelque sorte une promesse et un présage. Benoît XV, celui dont le nom précède celui de Benoît XVI, était un homme de paix, marqué par le centre religieux de l'Europe : l'Autriche et la Bavière. C'était un homme de paix, mais si sa tentative d'arrêter la guerre de 1914 échoua en 1917. Il défendait la politique sociale de Léon XIII.

Il n'était pas l'homme des extrémismes et voulait être le législateur de l'Église moderne. Homme de paix, Benoît XV s'est employé à calmer les remous de la crise moderniste de l'époque et, dans le domaine de la géopolitique (si l'on peut parler ainsi) il se montra pessimiste sur ce qu'engendrait la construction et le démembrement de l'Europe du Traité de Versailles. Les événements lui donnèrent, hélas, raison.

Le choix du nom de Benoît XVI n'est peut-être pas sans arrère-pensée pour le nouveau pape. Autant sur l'Europe, sur la politique mondialiste des USA que sur la crise de la pensée contemporaine.

Revenons un peu sur l'histoire durant les premiers siècles de l’Église. A l'origine, les papes de l'antiquité échangent leur nom païen contre le nom chrétien de leur baptême. Le premier pape historiquement recensé a avoir opté pour un nouveau nom semble avoir été Jean II (533-535). Il estimait que son patronyme de Mercure ne pouvait pas convenir à un évêque de Rome.

C'est Jean XIV (983) qui, se prénommant Pierre, considéra comme immodeste de monter sur le trône du fondateur de la papauté, en portant son nom. Depuis, tous les papes ont respecté cette règle.

Enfin, c'est Albino Luciani qui inaugure en 1978 le choix d'un prénom composé, en devenant Jean Paul Ier .En reprenant le choix de son prédécesseur immédiat, Karol Wojtyla marquait ainsi l’intimité de son amour pour le Christ, comme saint Jean, et son désir d’annoncer l’Évangile en multipliant les voyages, comme saint Paul.

Sur 264 papes recensés, 129 ont changé de nom au moment de leur élection. La tradition du changement de nom lors de l'élection pontificale a été établie en 955 par Jean XII et a perduré depuis, à l'exception de deux papes, Adrien VI (1522-1523), le dernier pape non italien avant Jean Paul II, et Marcel II (1555) qui avaient conservé leurs noms de baptême.

Ce n'est qu'avec Urbain IV en 1261, que l'habitude est prise de faire suivre son nouveau nom d'un numéro d'ordre, qui classe ce prénom à la suite des papes ayant porté le même patronyme.

Le choix d'un prénom par le nouveau pape répond à différentes logiques, qu'il n'est pas toujours facile d'éclairer. De 1775 à 1958, sur 11 papes, il y a eu 7 Pie, de Pie VI (1775-1799) à Pie XII (1939-1958), au point que l'on parle de "papauté des Pie". Les souverains pontifes choisissent bien souvent le même nom que leur prédécesseur immédiat ou proche, par respect, admiration ou reconnaissance, marquant aussi la volonté de marcher dans leurs pas ou de poursuivre les grandes orientations des pontificats concernés. Choisir en revanche un nom pontifical différent de celui de son prédécesseur a parfois pu être considéré comme une volonté d'innovation, voire de rupture avec le précédent pape.

En 1963, certains s'étonnent de voir le cardinal Montini prendre le nom de Paul VI et non celui de Jean XXIV. Le choix original du prénom Paul, inusité depuis 1621, est une surprise. Le choix du prénom de l'apôtre missionnaire est révélateur d'un
pontificat qui inaugure la pratique des voyages apostoliques à l'étranger, et tente de restaurer la communion entre Rome et l'Orient.

Si nous en revenons au choix de Benoît XVI, il s'éclaire pas ce que fut la conduite de Benoît XV pendant tout son pontificat au sortir des bouleversements de son époque, comme nous le sommes au lendemain des bouleversements dûs au bouleversement des idéologies marxistes et libérales. (information : Service de presse du Vatican-VIS)

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