- 2005-04-30 -
UN CHRISTIANISME INCARNÉ DANS LA MODERNITÉ.

Exprimant sans doute ce qu'il pensait lors de l'élection de Benoît XVI, le cardinal Camillo Ruini, vicaire du diocèse de Rome, s'est exprimé sur les défis de l'Eglise dans un contexte qui change.

Il s'est ainsi exprimé dans une interview accordée au quotidien italien "Corriere della Sera" du 29 avril.

"Il faut s'habituer à une Eglise qui parle à voix haute parce que la situation l'impose, parce que c'est son devoir, plus encore que son droit", a-t-il affirmé .

... "Le problème du pape italien ou non italien n'existe plus"... "Je vois une continuité affective entre le moment où les Italiens ont aimé Jean Paul II et le sentiment avec lequel la foule est accourue à Saint-Pierre pour l'élection de Benoît XVI, ou s'est pressée lundi soir à Saint-Paul".

... "Benoît XVI est le signe que les séquelles de la seconde guerre mondiale sont vraiment derrière nous", a-t-il continué, ajoutant nourrir une espérance: "l'Allemagne d'aujourd'hui est un des lieux décisifs pour le défi que la foi chrétienne doit affronter, et il peut être providentiel que le pape vienne de là et soit donc particulièrement apte à témoigner la foi dans ce contexte humain et culturel".

Benoît XVI est "un défenseur et en même temps un témoin, et ainsi nous avons un pape préparé à affronter de la meilleure manière, le défi plus profond pour le christianisme d'aujourd'hui, qui est celui de conserver la foi incarnée dans la modernité"... "Ce n'est pas un pur défenseur de la foi: il a un esprit créatif, et a fait beaucoup pour repenser le christianisme à notre époque", a-t-il continué.

..."Il a été un des plus étroits collaborateurs de Jean Paul II pendant 23 ans, ce qui lui a donné une connaissance complète des thématiques mondiales de l'Église. Les charismes et les histoires personnelles de Jean Paul II et Benoît XVI sont différentes". "Mais ils ont en commun l'adhésion au Christ et la vision de fond du monde contemporain".

... "C'est un souffle chrétien qui pousse à témoigner et proposer la foi dans le Christ et la vision chrétienne de l'homme"... "Il ne faut pas croire qu'un pape puisse ou veuille jouer un rôle géopolitique entre les Etats. Mais il peut certainement diriger le potentiel religieux et culturel de l'Eglise pour maintenir et relancer le rôle historique du christianisme, dans un contexte qui change".

... "Les instruments sont ceux de la mission, de l'œcuménisme, du dialogue entre les religions pour la promotion de la paix", a expliqué le cardinal Ruini. "L'Eglise ne connaît pas de frontière : pour cela elle demande toujours la liberté religieuse, dans chaque contexte". (source : Agence Apic - information : Corriere della Sera)

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