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FlashPress - Infocatho
2, 3 et 4 mai 2005 (semaine 18)
 

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2005-05-04 - Brésil
DE SINISTRES RECORDS.

Au Brésil, les civils détiennent près de 10 fois plus d’armes à feu que les organismes d’État. Ce pays détient aussi le record mondial du nombre de décès provoqués par des armes à feu, 38.000 chaque année. Les Églises interviennent.

C’est pourquoi les Églises participent à la campagne nationale de désarmement de la population civile. Juan Michel, hargé des relations du COE avec les médias, donne la description de cette campagne.
Lancée le 15 juillet 2004, elle a pour but de récupérer les armes sans poser de questions embarrassantes sur leur provenance. Par ailleurs, tous ceux qui apportent des armes à feu reçoivent entre 100 et 300 « Reais » (Euros 30-90) par arme, selon le type.

Au départ, cette campagne devait durer jusqu’au 23 décembre 2004, le but étant de récupérer 80 000 armes.En novembre dernier, le Conseil national des Églises chrétiennes (CONIC), qui réunit en son sein l’Église catholique romaine, l'Église évangélique luthérienne, ainsi que les Églises orthodoxe syrienne, épiscopalienne anglicane, réformée, méthodiste et presbytérienne indépendante, a demandé que cette campagne soit prolongée jusqu’à fin 2005.

Cette requête a été soumise au vice-président José Alencar Gomes da Silva lors d’une réunion avec le secrétaire général du Conseil œcuménique des Églises, le Révérend Samuel Kobia, en visite dans le pays à ce moment-là.
"La population a besoin de temps pour s’informer et pour décider," estimait le CONIC. Il promettait aussi que si la campagne était poursuivie "des centaines" d’églises dans l’ensemble du pays pourraient s’impliquer.

Outre le corps œcuménique, d’autres organisations de la société civile ont aussi demandé du temps. Six semaines après réception de la demande présentée par le CONIC, le gouvernement a décidé de poursuivre la campagne jusqu’au 23 juin 2005.

Les Églises sont déterminées aujourd’hui à tenir leur promesse. Le CONIC s’efforce d’accroître à près de 300 le nombre de points de réception des armes dans les églises du pays. À cette fin, une équipe d’animateurs organise actuellement des ateliers de formation dans les principales villes du pays.

Les points de réception sont ouverts tous les samedis dans les églises pour permettre aux gens qui travaillent pendant la semaine de se présenter. En outre, ce genre d’endroit encourage ceux qui hésitent à rendre leurs armes à un organisme public. "Nombreux sont ceux qui se rendront plus facilement dans une église que dans un poste de police," dit le pasteur luthérien Ervino Schmidt, secrétaire général du CONIC. Cela s’explique en partie par l’image que la population se fait de la police et par le fait que neuf armes à feu déposées sur 10 ont été acquises de manière illicite.

Selon Mgr Odilo Pedro Scherer, secrétaire général de la Conférence nationale des évêques catholiques du Brésil, les églises pourraient glaner plus de 100 000 armes. L’objectif que le gouvernement s’est fixé actuellement est de 400 000 armes à feu.

Mais les Églises ont aussi un autre axe de pensée. Le désarmement est un problème spirituel. "Quiconque introduit une arme à la maison a d’abord permis qu’elle s’introduise dans son âme," dit le P. Gabriele Cipriani, prêtre catholique et secrétaire adjoint du CONIC."Se débarrasser d’une arme à proximité d’une église peut aussi être un acte religieux," explique Mgr Scherer. C’est "un moment de libération intérieure," une chance de "manifester à Dieu notre intention de renoncer à la violence."

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Le problème n’est pas seulement de réduire le nombre d’armes, mais d’édifier une culture de paix", dit le pasteur Schmidt. "Avant tout, nous devons désarmer les esprits." Une prière spéciale est prévue pour le moment où l’arme est déposée. (source : COE - information : CONI)

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