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FlashPress - Infocatho
11, 12 et 13 mai 2005 (semaine 19)
 

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2005-05-13 -
BON ANNIVERSAIRE, FRÈRE ROGER.


Celui qui a su créer à Taizé une véritable "parabole de communion", Frère Roger, a fêté son 90ème anniversaire, le jeudi 12 mai, dans la discrétion de sa communauté. 

Fils d'un pasteur réformé suisse, Roger Schütz avait étudié la théologie à Lausanne. En 1940, alors âgé de 25 ans, il choisit le village de Taizé en Bourgogne pour s'y installer, à la suite de l’appel que lui lance une vieille femme du village, qu’il rencontre ce 25 août 1940 et qui lui dit : "Restez donc ici, nous sommes si seules et l’hiver est si long".

Dès les premières années de solitude et d’aide aux juifs et aux réfugiés politiques, naîtra ce que Jean XXIII aimait appeler "le petit printemps de Taizé".

Sa grand mère maternelle, de souche protestante évangélique, se rendait souvent dans une église catholique pour prier, sans rien renier de la foi héritée de ses ancêtres. Frère Roger dira ce qu’il lui doit devant Jean Paul II, à Rome en 1980, "Marqué par le témoignage de sa vie, j’ai trouvé à sa suite ma propre identité de chrétien, en réconciliant en moi-même la foi de mes origines avec le mystère de la foi catholique, sans rupture de communion avec quiconque".

Et c’est cela qu’il va vivre à Taizé et qu’il va faire découvrir à tant et tant de jeunes, qui se retrouvent, au nom du Christ, au-delà de leurs différences confessionnelles, culturelles, économiques ou politiques. Chaque année, ils sont plus de 100 000 venus de France, d’Allemagne, de Pologne, de Roumanie, de Croatie, de Russie, mais aussi, et de plus en plus, des pays scandinaves, pour séjourner sur la colline de Bourgogne et "aller aux sources du Christ par la prière, le silence".

Cette "parabole de communion" dépasse largement la colline de Taizé. Car si frère Roger a une vocation, c’est bien celle d'être un passeur de Dieu. Dès les années 1950, il a envoyé des Frères vivre dans des lieux défavorisés du monde pour y être témoins de paix aux côtés de ceux qui souffrent. Aujourd’hui, des petites fraternités existent au Brésil, au Bangladesh, au Sénégal, en Corée du Sud.

Après le "concile des jeunes" dans les années 1970, il a lancé en 1982 un "pèlerinage de la confiance sur la Terre", jalonné de rencontres, comme celles qui ont lieu chaque fin d’année dans une métropole européenne, ou celles qu’il s’efforce d’organiser en Inde, aux Philippines, en Afrique du Sud, ou plus simplement à Taizé, en invitant des jeunes venus du Sud à partager leurs intuitions et leurs questions avec les Européens.

Taizé n’est pas un mouvement, mais un seuil, un appel. Et cet idéal de récnciliation, les évêques suisses l’ont a souligné dans la lettre qu’ils lui ont envoyé le 11 mai : "En s’engageant pour la coexistence pacifique de tous les hommes, frère Roger est l’image même de l’idéal chrétien, de l’œcuménisme vécu et un exemple pour nous tous".

Pour son engagement en faveur de la paix Frère Roger a reçu plusieurs prix, notamment en 1988 le prix de l’Unesco pour l’éducation à la paix. (source : la Croix - information : Taizé)

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