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18, 19 et 20 mai 2005 (semaine 20)
 

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2005-05-20 - Burundi
POUR ROMPRE L'ISOLEMENT INTERNATIONAL.

"Les élections actuelles devraient rompre l’isolement international actuel du pays car une nouvelle stabilité politique, déclare Mgr Ntamwana. Elles devraient permettre de lutter aussi contre la pauvreté, les injustices et l'impunité."

L’archevêque de Gitega, Mgr Simon Ntamwana pense en effet que  “maintenant que le pays va aux urnes, il s'agit déjà d'une victoire des Burundais sur eux-mêmes, car ils ont consolidé la cohabitation civile. Retourner aux urnes après 12 ans est un évènement très significatif, même si sans doute les gens ne percevront pas toute son importance".

L’ex-président de la Conférence épiscopale du Burundi, s’exprimait ainsi au jour de l'ouverture de la campagne électorale pour les élections administratives, le premier de cinq rendez-vous indispensables pour faire un trait définitif sur le conflit engagé en 1993. "Ce que j'ai pu directement voir et ce que j'ai pu comprendre en parlant avec de simples citoyens c'est que de longue date au Burundi il y a le désir de choisir ses propres administrateurs."

Après les administratives du 3 juin et d'ici le 19 août les législatives et la présidentielle auront lieu. Selon d'aucuns, le processus de paix est désormais irréversible. "Nous espérons que l'issue du vote soit vraiment respectée par toutes les forces politiques, car le péché d'égoïsme et de pouvoir personnel peut toujours se manifester. Un pas en avant donnerait au pays la possibilité de dialoguer non seulement avec ses propres citoyens mais aussi avec la communauté internationale".

En effet le prix de près de 12 ans de guerre interne – plus de 300.000 victimes, en majorité des civils – a été également l'isolement du reste du monde. "Si nous devenons souverains sur notre terre, sans doute nous pouvons de nouveau redevenir une nation: durant ces années l'accompagnement de la communauté internationale nous a mis dans la sujétion aussi: de fait nous sommes redevenus une espèce de colonie."

"Parmi les nouveaux dirigeants il pourrait y en avoir certains qui n'aient pas les mains propres… je ne sais pas quand, mais tôt ou tard, nous aurons nous aussi les mains propres au Burundi” lance l'archevêque. “Avant tout, que l'on pense à réparer les coeurs, la morale politique vient ensuite".

Et d'ajouter : "Sans oublier toutefois quelques blessures encore ouvertes, qui touchent directement l'Église aussi: l'assassinat du nonce apostolique, Mgr Michael Courtney, le 29 décembre 2003, et l'assassinat de l'archevêque de Gitega, Joachim Ruhuna, en septembre 1996”. “Ils représentent deux figures emblématiques de notre Église qui nous interrogent. Leur sang ne peut avoir été versé en vain. L'État doit trouver le courage de faire toute la lumière sur ces deux faits scandaleux, au-delà de la violence aveugle dont ils ont été victimes." (source et information : Agence Misna)


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