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FlashPress - Infocatho
14, 15, 16 et 17 mai 2005 (semaine 20)
 

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2005-05-17 -
L'EXOTISME ET LES DONS DU SAINT-ESPRIT.

Parmi les thèmes abordés à la rencontre oecuménique d'Athènes, celui de la réconciliation entre les Églises a fait ressortir des difficultés que chacun reconnait devoir être assumées et dépassées.

La réconciliation est, précisément, "l’une des demandes humaines où les différences entre les cultures et entre les Églises sont les plus visibles", note Jacques Matthey, pasteur à Genève.

Mais comment concilier l’approche du pasteur Opoku Onyinah, représentant une Église pentecôtiste du Ghana qui affirme "venir avec l’autorité de l’apôtre pour guérir la personne qui en a besoin", et celle de cet évêque orthodoxe grec qui propose aux participants, lors du culte de clôture, que chacun signe sur le dos de la main une onction avec de l’huile bénite provenant du "sanctuaire de l’île de Tinos qui possède une icône de Marie Mère de Dieu à laquelle des miracles sont attribués" ?

"Nous sommes envahis par des courants évangéliques qui affirment que la souffrance doit disparaître, et qui proposent des prières de guérison aussi bien pour une rage de dent que pour un évanouissement", déclare une des participantes, jeune protestante d’Argentine. "Les vrais débats sont évités", regrette de son côté le P. Bernard Ugeux, Père Blanc français spécialiste de la guérison et membre de la délégation catholique. Les concepts mêmes de guérison et de réconciliation sont utilisés de manière floue.

Car, en fait, ce qui aurait pu être facteur de division n’a pratiquement pas été évoqué en assemblée plénière, même si certains groupes de réflexion ont permis de soulever des questions plus délicates, comme les effets des conditions climatiques évoqués par le pasteur Iosua Pepine, du collège théologique de Kiribati, et le processus de paix entre Israéliens et Palestiniens évoqué par Mgr Lunga Lungile Magqwaqwa, évêque épiscopalien en Éthiopie.

La diversité des témoignages, qui peuvent donner au fil des jours une impression de dispersion, est aussi une possibilité d'une plus grande compréhension mutuelle. "Pour nous, les positions pentecôtistes sont exotiques", confie le P. Mikhail Goundiaev, du patriarcat de Moscou, qui ajoute que la réconciliation : "est une bonne chose et qu'il est heureux qu'ait été choisi ce thème au moment où l’Europe est en plein bouleversement et où les Églises peuvent aider à la guérison des mémoires collectives et individuelles marquées par un passé douloureux".

Même constat de la part de Mgr Brian Farrell : selon le secrétaire du Conseil pontifical pour l’unité des chrétiens, chef de la délégation catholique, "la guérison pourrait être un bon moyen de travailler ensemble".

"Aborder la mission comme
réconciliation nous ramène au travail de relations entre les Églises, conclut de son côté le pasteur Matthey. C’est donc l’unité même des chrétiens qui doit être conçue comme un processus de réconciliation". (source et information : La Croix et ENI)

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