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26, 27 et 28 mai 2005 (semaine 21)
 

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2005-05-28 - Cameroun
LA GESTION DES OFFRANDES DES FIDÈLES.


Un article d’un quotidien de Yaoundé donne une image désolante des "batailles" pour le contrôle d'un lieu de culte, ou de la direction de l'association des dirigeants, que ce soit dans les milieux chrétiens ou islamiques.

Le reportage est à nuancer sans aucun doute, mais il est révélateur de la grande misère de beaucoups d'institutions religieuses qui ne peuvent vivre que si elles sont aidées de l'extérieur.

Le journaliste rapporte qu’à Foumban, tout comme à Yaoundé, "du moins en ce qui concerne le Complexe islamique de Tsinga, des communautés musulmanes s'étripent pour prendre possession de certaines mosquées." Pourquoi autant de batailles pour la gestion des structures religieuses qui, officiellement, ont pour principale finalité l'élévation de l'esprit? se demande le journaliste.

A quoi s'ajoutent bien d'autres questions : D'où vient cet argent ? A quoi sert-il ? Et à combien peut-on estimer aujourd'hui le salaire moyen d'un serviteur de Dieu dans chacun de ces mouvements spirituels ?

Le cheikh Mbombo Ibrahim Moubarak de la mosquée du camp Bertaut à Douala explique que : "à Yaoundé, l'Arabie Saoudite, qui a récupéré le Complexe islamique, a été obligé de faire venir ses imams, qui sont en fait des fonctionnaires de ce pays parce que les factures d'eau et d'électricité n'étaient pas payées".

"Les imams au Cameroun n'ont pas un salaire et ne peuvent pas non plus être affectés parce qu'ils ne sont sous aucune organisation structurée qui soit à mesure de parler de ces problèmes."

"Et là, comme dans d’autres dénominations religieuses, le montant des rémunérations des serviteurs de Dieu laisse quelque peu perplexe quant on voit le fossé qui sépare la taille des "salaires" déclarés et le confort dans lequel vivent certains d'entre eux."

Et l'article continue : "A priori, l'argent est au centre de tout. Le chercher et surtout l'apporter à Dieu est presque une obligation. Un autre exemple est donné par une communauté de l'Église presbytérienne camerounaise où des bagarres, souvent à l'intérieur des temples, opposent des groupes de personnes."

 "La parole de Dieu dit qu'on ne vient pas dans la maison de l'Éternel les mains vides", affirme Emmanuel Bayeka, pasteur local de la mission du Plein Evangile de Bonakouamang à Douala. "Toutefois, ajoute-t-il, il s'agit d'une obligation morale. Cela veut dire que si un fidèle n'apporte pas quelque chose, je ne vais pas me mettre devant la porte pour lui interdire l'entrée."

"Les fidèles sont donc obligés de se "battre" pour se présenter devant Dieu avec un peu d'argent. Dans la plupart des cas, il s'agit des offrandes, financières ou en nature. Le rév. Emmanuel Bayeka précise que "les pasteurs n'ont pas de salaire, mais ont des réponses ponctuelles à leurs besoins en fonction des disponibilités des caisses de la paroisse."

Il en est un peu diféremment, semble-t-il, pour les communautés de l’Église catholique. "Les églises vivent essentiellement des offrandes, ce ne sont pas des faveurs qu'on demande mais des obligations pour les fidèles ", constate l'abbé Joseph Roger Lima de la cathédrale Sts Pierre et Paul de Bonadibong à Douala.

"L'argent provient donc essentiellement des fidèles, mais souvent aussi de certaines organisations. "Le Vatican intervient souvent dans le financement de certaines églises. Il s'agit notamment du paiement de pensions pour la formation des prêtres et de l'aide pour la construction des églises".

"Mais, ajoute-t-il, le prêtre n'a pratiquement pas de salaire. Au niveau de mon diocèse, un prêtre perçoit 20.000 francs Cfa par mois, ce qui représente les frais de transport. C'est tout. Le reste, il faut jouer sur ses propres relations : sa famille et ses amis", avoue l'abbé Joseph Roger Lima. (source et information : Allafrica)

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