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13, 14 et 15 juin 2005 (semaine 24)
 

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2005-06-15 - Ukraine
LE PRÉSIDENT VOUDRAIT TRAVAILLER A L'UNITÉ RELIGIEUSE.

Président d'un pays où l’Orthodoxie est très largement majoritaire, mais divisée entre trois Eglises rivales, Viktor Iouchtchenko tente de ramener la paix religieuse en Ukraine en recevant le 14 juin à Kiev, tous les chefs d'Églises.

Trois juridictions s'y affrontent. D'abord, l'Église orthodoxe ukrainienne, dont le statut canonique est reconnu par tous les patriarcats. Majoritaire avec 9 000 paroisses, elle est dans la juridiction canoique du patriarcat de Moscou mais elle avait pris position, lors de l'élection présidentielle de décembre, en faveur de Viktor Ianoukovitch, candidat pro-russe battu.

En rupture avec Moscou, et non reconnue canoniquement par le Patriarcat œcuménique, s'est développée ? après 1992 ? l'Église nationale d'Ukraine (3 500 paroisses), dirigée par Mgr Philarète, ex-métropolite déposé et excommunié par Moscou, qui s'est auto-proclamé "patriarche de Kiev", un titre qui n'a jamais existé.

Enfin, l'Église autocéphale ukrainienne (1 000 paroisses), liée aux communautés de diaspora à l'étranger, également considérée comme schismatique par Moscou.

Le président ukrainien est soupçonné de vouloir rompre tout lien avec la Russie, y compris sur le plan religieux, et son rapprochement avec le patriarcat de Constantinople est mal perçu à Moscou. Début mars, il avait déclaré lors de la rencontre avec le patriarche Bartholomée : "Je suis certain que nous vivrons assez vieux pour voir une Eglise orthodoxe réunifiée en Ukraine."

La réplique fut immédiate. Le métropolite Vladimir de Kiev et le saint-synode de l'Eglise orthodoxe d'Ukraine ont déclaré : "Nous souhaitons que prenne fin le temps de l'ingérence des services de l'État dans les affaires de l'Église et la politisation des relations interconfessionnelles."

Depuis Moscou, le métropolite Kyrill, responsable du département des relations extérieures du patriarcat de Moscou, s'est aussi fâché : "En Ukraine, il existe une Église orthodoxe canonique et, à côté, deux groupes schismatiques. Croire que l'on pourrait modifier l'équilibre des forces en faveur de ces groupes en s'appuyant sur les ressources de l'appareil d'Etat serait une grave erreur."

Devant la proposition de médiation faite par le président ukrainien, le patriarche Bartholomée Ier de Constantinople s'est montré prudent : "Nous souhaitons que les Églises d'Ukraine se réunissent. Notre patriarcat est leur maison mère, a-t-il déclaré, mais nous ne voulons pas imposer notre autorité sur elles. Nous voulons seulement leur indépendance." (information : orthodoxie)

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