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FlashPress - Infocatho
du 11 au 13 juillet 2005 (semaine 28)
 

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2005-07-13 - France

POUR NOUS AIDER À COMPRENDRE LA POSITION ROMAINE.

Au moment où Rome réitère son refus d'un sacerdoce féminin, il nous est bon de connaître le point de vue des Églises nées de la Réforme et en cela un dossier de l'ERF, sur son site, peut nous éclairer.

Ni l’Église catholique ni l’Église orthodoxe ne permettent l’accès des femmes au ministère sacerdotal, de même qu’un certain nombre d’Église évangéliques d’ailleurs. Or ce n’est pas seulement parce qu’ils sont ringards, rétrogrades ou machistes. Il y a des raisons qu’il faut au moins entendre avant de juger. Quel regard un protestant peut-il porter sur l’ordination des femmes dans l’Église catholique ? Le pasteur Gill Daudé, responsable du service œcuménique de la Fédération protestante de France s’est livré à l’exercice. Il nous a semblé utile de vous reporter au dossier "Femmes, protestantes et pasteurs !" sur le site de la FPF.

Nous vous proposons trois
extraits qui sont là pour vous inviter à lire et relire ce dossier.

 ..."Quand on veut assumer sans trahir 2000 ans de traditions, on ne prend pas un tournant en quelques années ! Et il est bien difficile de faire le tri entre ce qui relève de la Tradition apostolique à laquelle chacun est appelé à être fidèle, et ce qui ressort des traditions ecclésiales tellement inculturées qu’on a du mal à les dissocier du message qu’elles veulent porter.

"Ce discernement prend du temps car il n’est pas facile de distinguer le fond de la vérité évangélique et son expression. Ceci est vrai au plan théologique autant qu’au plan pastoral, disciplinaire et sacramentel, au croisement desquels se situe la question du ministère féminin pour l’Église catholique.

"
Quand on choisit de marcher d’un même pas d’un bout à l’autre de la planète, on avance lentement ! Il faut en effet tenir compte de l’adhésion de tous (ou de leur résistance) aux quatre coins de la planète.

"Dans la logique catholique romaine, il faut donc trouver une cohérence avec l’histoire, une continuité avec la Tradition comme avec les Ecritures, il faut ensuite tenir compte de l’universalité de l’Église et du sensus fidelium. Tout cela dans la ligne du principe de Vincent de Lérins (+450) qui posa les bases en Occident : nous tenons ce qui est cru partout, toujours et par tous, principe duquel les Réformateurs protestants se sont aussi réclamés…Et c’est ainsi que le ministère féminin devient un véritable casse-tête pour une Église dont la plus grosse partie des membres se situe aujourd’hui dans des pays de culture peu égalitaire quant aux sexes.

"… dans sa logique ecclésiale et occidentale, le protestant tire spontanément la conséquence : rien sur le fond, ne semble empêcher que les femmes accèdent un jour au ministère sacerdotal catholique. C’est tout au plus une question de temps et de maturation générale. Il peut même comprendre qu’il faut une certaine mesure, qu’aller trop vite casserait le processus et génèrerait la division. C’est d’ailleurs comme cela qu’ont procédé les protestants et anglicans.

""
Est-ce ainsi qu’il faut comprendre le refus actuel d’ordination des femmes dans l’Église catholique ? Une simple histoire de patience ? Et bien non. C’est là que le débat se complique… Car le débat met en jeu la compréhension particulière du ministère ordonné non seulement basé sur le sacerdoce universel mais qui requiert un charisme spécifique, confirmé et validé à l’ordination par l’imposition des mains d’autres évêques dans la succession historique.

"On ne plaisante pas avec cela : quand on est ministre, on l’est vraiment ; et quand on ne l’est pas, on ne l’est pas du tout ! Contrairement au monde protestant, pas de porosité entre les deux. C’est une question d’ordre, de discipline et de prise au sérieux du charisme reçu imposition des mains.
Tout en se défendant de faire du ministère un problème de supériorité masculine (le ministère est service par excellence, et les plus grands dans le Royaume des Cieux ne sont pas les ministres, mais les saints), on y retrouve plusieurs arguments : l’argument de tradition, l’argument d’unanimité, l'argument de l’imitation du Christ, l'argument du mystère de la volonté du Christ.

"
... Après ce parcours, pourtant trop rapide, le protestant favorable au ministère féminin pousse un « ouf » de soulagement… de ne pas être catholique ou orthodoxe, et de pouvoir vivre une certaine liberté évangélique non seulement individuelle mais ecclésiale.

Mais il peut aussi louer le sérieux de cette Eglise qui, dans sa cohérence propre,
- porte un souci de fidélité au message et à la pratique apostolique,
- cherche à approfondir le rôle et la fonction, le don et le charisme spécifique de la femme dans l’Eglise et la société,
- sans céder à une contextualisation facile et changeante,
- et tente, avec ses défauts (que le protestantisme sait si bien pointer !) de marcher d’un pas universel.

"
Le protestant peut l’encourager, avec tendresse et humour, en reprenant sur ce sujet l’exhortation d’un vénéré pape polonais : n’ayez pas peur !" (Gilles Daudé) (texte in-xetenso : site protestant FPF )

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